La destitution de Kelefa Sall de la présidence de la Cour constitutionnelle semble avoir titillé l’opposition dans sa léthargie. Le président du Bloc Libéral Faya Millimouno a prévenu que si Alpha Condé persistait sur les velléités d’un 3e mandat, eux, les opposants n’auront pas d’autres moyens que de «rendre le pays ingouvernable» ou à «écourter son 2ème mandat».
Par la voix de Faya Milimouno , l’opposition au sortir d’une plénière, ce vendredi 28 septembre 2018, a dénoncé le fait que «Alpha Condé est en train de créer des pannes qu’il ne peut pas réparer. C’est le deuxième comportement qui vous fait perdre votre poste. Nous demanderons le départ d’Alpha Condé, si la pagaille dans les institutions n’arrête pas. Il y a une procédure pour destituer le Président de la Cour Constitutionnelle, si cette procédure n’est pas respectée sous les yeux du Pr Alpha Condé, ça voudrait dire qu’on peut lui aussi le destituer sans utiliser aucune procédure normale prévue par la Constitution. Parce que, d’abord, lui, il est la cause du blocus que nous vivons aujourd’hui. Pour se donner l’impunité, il refuse que la Haute Cour de Justice soit installée pour donner l’impunité à son Premier ministre et à ses ministres. Ça veut dire qu’il ne veut pas que la Haute Cour de Justice constate qu’il a parjuré. Et nous, guinéens, devons alors le constater comme ses activistes qui sont à la Cour Constitutionnelle sont en train de se comporter», a dénoncé Faya Milimouno.
Rendre le pays ingouvernable
L’opposition a prévenu «qu’à partir de maintenant, si Alpha Condé ne fait pas attention, nous rendrons ce pays ingouvernable parce que trop c’est trop. Il est le premier violeur de la Constitution de la République, ses ministres viennent en seconde position. Tout ce qui se pose comme acte aujourd’hui en République de Guinée est une violation de la Constitution, une violation des lois. C’est cette Constitution en vertu de laquelle Alpha peut s’arrêter devant nous pour dire je suis votre Président. Et s’il chiffonne la Constitution, il ne peut plus s’arrêter devant nous et dire je suis votre Président», a prévenu l’opposant qui appelle à une mobilisation des citoyens contre les dérives constitutionnelles.
L’appel à la mobilisation
«J’invite chacun de nous et dans sa famille, dans son milieu à inviter les guinéens à se mobiliser. Ce dont nous faisons face, c’est notre République même qui est en danger. C’est une dictature sanglante qui est en train de se préparer. (…) Nous sortirons pour demander son départ et nous resterons dans la rue jusqu’à ce que cela soit. C’est le message que nous allons lui envoyer à partir de lundi et nous continuerons à marteler là-dessus jusqu’à ce qu’Alpha s’en aille parce que nous savons clairement qu’il est dans l’optique d’un 3ème mandat. Nous lui avons prévenu : un pied sur l’accélérateur vers un 3ème mandat, nous écourtons le 2ème mandat et c’est ce qui va commencer à partir de lundi».
Les manifestations politiques et sociales sont déjà interdites par le gouvernement. Il reste à savoir s’il va permettre l’opposition de manifester à la veille de la fête du 2 octobre.