Les Forces vives de Guinée(FVG) projettent une marche pacifique le mardi 5 septembre prochain à Conakry, à l’occasion de l’an 2 de l’accession du CNRD au pouvoir. Les responsables des FVG veulent mettre cette journée à profit pour dénoncer le manque de visibilité dans la conduite de la transition.
Seulement le choix de cette date suscite des inquiétudes chez certains observateurs qui craignent d’éventuelles violences dans le pays. Ces derniers vont d’ailleurs jusqu’à demander aux forces vives de revoir la date de la manifestation.
Ce mardi 29 août 2023, le coordinateur général des Forces vives de Guinée a apporté des précisions sur cette question. Pour Abdoul Sakho, le choix de la date du 5 septembre est stratégique. « Le 5 septembre est entré dans l’histoire de notre pays, ce n’est pas une date du CNRD, ce n’est pas une priorité de quelqu’un, ne voyons pas cela sous un angle politique. Donc pour nous, le choix est clair parce que cette date n’appartient pas à quelqu’un », a-t-il martelé.
Depuis le début de la transition, les acteurs politiques et de la société civile ne cessent de réclamer un dialogue dit « inclusif ». Selon Abdoul Sakho, les acteurs des forces vives ont toujours montré la bonne foi pour dialoguer avec le gouvernement. Pour preuve, ils ont toujours répondus à l’appel des leaders religieux, lorsque ces derniers se sont impliqués dans la résolution de la crise.
« Au niveau des Forces vives de Guinée, nous n’avons jamais cessé de réclamer le dialogue. Nous n’avons jamais cessé de montrer que nous sommes disposés à aller à la négociation. Mais quel dialogue ? Il faut un dialogue franc et sincère. Et avoir un dialogue sincère, c’est de voir sur quoi nous allons débattre, quels sont nos différends, qui peuvent nous aider à sortir de cette situation. La preuve en est que lorsque les religieux se sont impliqués, nous avons répondu à l’appel des religieux, nous avons exposé nos préoccupations, mais comment vous pouvez comprendre qu’il y a un dialogue autour d’un sujet d’incompréhension. Et quand on parle d’incompréhension, c’est entre deux parties et vous ne pouvez pas vous retrouver pour dialoguer si les deux parties n’ont pas la confiance à une tierce personne qui vient faciliter les échanges entre eux. C’est aussi simple que cela. C’est pourquoi ça me fait mal quand j’entends certaines analyses, sinon nous ne demandons pas la mer à boire », estime le coordinateur des Forces vives de Guinée chez nos confrères de Cavi médias.
Abdoul Sakho pense qu’avec tout ce que le peuple de Guinée endure en terme de souffrance, avec tous les risques liés à d’autres facteurs « d’instabilité économique et sociale », les acteurs concernés ne doivent pas s’offrir le luxe d’aller s’asseoir autour de la table, sans avoir le courage de faire des concessions de part et d’autres.