Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright, a fait une sortie suite à la présence de Saikou Yaya Barry (inculpé et malade) à la rencontre entre le président de la Guinée-Bissau et certains acteurs politiques guinéens. Interrogé sur la question, ce mercredi 28 décembre 2022, le chargé de communication de l’Union des forces républicaines (UFR) explique que ce n’est nullement une faveur qu’on a accordée à Saikou Yaya Barry.
Dans sa sortie médiatique, Charles Wright a déclaré que « les autorités judiciaires ont été surprises de voir l’inculpé (Saikou Yaya Barry) sous d’autres cieux. D’où la question de son état réel de santé. Pour la cohérence de la politique pénale, les services compétents tireront les conséquences du droit dans le strict respect de la loi. »
En réponse à cette communication du ministre de la Justice guinéenne chez nos confrères de FIM FM, Fodé Baldé a laissé entendre que « Saikou Yaya Barry souffre de ce qu’on appelle la rupture de l’anévrisme cérébral. Donc c’est à l’issue des rapports médicaux attestant la nécessité de son évacuation qu’il a été évacué. Ce n’est pas une faveur qui lui a été accordée. Il a subi une intervention chirurgicale. Au moment où je vous parle il est toujours en observation. Et il a un autre rendez-vous en février. »
À la question de savoir pourquoi Saikou Yaya Barry a pris part à cette rencontre étant malade, le chargé de communication de l’UFR apporte des précisions: « À l’initiative de la rencontre par le président Emballo, nous (UFR) avons été invités. Donc nous avons estimé que, comme Saikou Yaya est à 40 minutes de vol de Bissau, qu’il pouvait s’y rendre. D’ailleurs son médecin lui a autorisé d’aller afin qu’il puisse vérifier s’il s’adapte malgré l’opération qu’il a subie. »
Plusieurs observateurs soutiennent que cet acte de Saikou Yaya Barry viendra fermer la porte aux autres détenus qui voudront sortir de la Guinée pour se soigner. Une affirmation que Fodé Baldé ne partage pas. Pour lui, c’est juste un alibi pour justifier leurs comportements à venir.
« L’interprétation que les gens veulent donner à la présence de Saikou Yaya Barry à Bissau nous interpelle tous. Le fait de faire croire à l’opinion que sa présence à Bissau pourrait avoir de l’impact sur les autres prisonniers, et que désormais on pourrait ne pas leur permettre d’aller se soigner. Ce n’est pas une faveur d’accorder à un prisonnier malade le temps d’aller se faire soigner. Non, c’est un droit qu’il faut respecter. Mais ceux qui le disent, oublient rapidement. Parce que ce n’est pas Saikou Yaya qui a empêché la sortie de Fodé Oussou Fofana, ou que Fonikè Menguè soit libéré pour aller assister aux obsèques de sa maman. Je pense que c’est juste un alibi pour pouvoir justifier le comportement futur des autorités de la Transition. »