Quelques heures après le lancement officiel de la campagne électorale, le président de la Haute autorité de la communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, a réuni ce vendredi 28 novembre 2025, au siège de l’institution, les responsables des associations de presse et les directeurs des médias privés. Il leur a adressé un message de fermeté sur les obligations qui encadrent la couverture médiatique en période électorale, insistant sur l’équité, la vigilance et la responsabilité professionnelle.
D’entrée, le président de la HAC a rappelé le principe fondamental qui doit guider les médias privés durant toute la campagne. Selon lui, « les candidats déclarés par la Cour suprême doivent bénéficier d’un égal accès aux médias, quels que soient les supports ». Il a précisé que cette exigence découle directement du Code électoral et des textes réglementaires en vigueur.
Tout en reconnaissant la liberté éditoriale des organes privés, Boubacar Yacine Diallo a insisté sur les limites à ne pas franchir : « Vous êtes libres de traiter l’information, mais cette liberté doit s’exercer dans le respect de l’éthique, de la déontologie et du principe d’équilibre entre les candidats. » Il a rappelé que les médias peuvent continuer à générer des recettes durant la campagne, mais uniquement en respectant les principes fixés afin d’éviter toute forme de déséquilibre ou de favoritisme.
Pour illustrer l’importance de l’équité, il a cité l’exemple de la Côte d’Ivoire, où le coût de diffusion des communiqués politiques est identique pour tous les candidats. Une pratique qui, selon lui, garantit qu’un candidat disposant de plus de moyens financiers ne puisse obtenir un traitement privilégié par rapport aux autres.
Le président de la HAC est également revenu sur les sanctions prises lors du référendum, rappelant que l’institution agira sans délai en cas de violations : « Pendant une campagne, tout peut basculer très vite. Lorsque la loi est enfreinte, la réaction doit être immédiate. »
Il a toutefois exprimé le souhait que cette campagne se déroule sans aucune sanction, car chacun a désormais tiré les leçons du passé.
Concernant les émissions interactives, très suivies sur les radios et télévisions privées, la HAC introduit une restriction claire : « La propagande pour ou contre un candidat par un auditeur est formellement interdite. » En dehors de cette interdiction, les programmes interactifs restent autorisés, à condition d’être encadrés avec rigueur.
Boubacar Yacine Diallo a aussi attiré l’attention des journalistes sur les interventions des personnes se réclamant d’un candidat. « Veillez à ce que ceux qui prennent la parole au nom d’un candidat soient réellement mandatés, afin d’éviter le désordre et de préserver la crédibilité de vos antennes », a-t-il recommandé, dénonçant les individus qui s’autoproclament représentants d’un candidat pour escroquer ou diffuser des propos non validés.
Autre innovation importante : l’encadrement des contenus générés par l’intelligence artificielle et diffusés sur les réseaux sociaux. Le président de la HAC a averti que la diffusion d’images, de sons ou de propos manipulés ou produits par l’intelligence artificielle est désormais interdite, car cela peut dénaturer la campagne et causer de sérieux préjudices. Il a insisté sur la responsabilité des médias dans la gestion de leurs plateformes numériques, notamment YouTube, Facebook et les sites d’information.
Par ailleurs, Boubacar Yacine Diallo a exhorté les médias privés à faire preuve d’exemplarité tout au long de la campagne. Il a rappelé que la mission de la presse est essentielle au bon déroulement du processus démocratique : « La neutralité, l’équité et la rigueur doivent guider votre travail, car tous les candidats sont Guinéens et aspirent à diriger le pays. Votre rôle est de garantir une information équilibrée et crédible », a-t-il conclu.
