À travers une déclaration rendue publique la semaine dernière, les deux principaux leaders de l’opposition, à savoir Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont demandé le départ de Me Salif Kebé à la tête de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Un juriste apporte des précisions sur cette situation.
Dans un courrier signé par les deux, ils accusent le président de la CENI de parjure et de violation de serment.
Interrogé sur cette actualité ce lundi 28 octobre 2019, par notre rédaction, le juriste Mamadi 3 Kaba, soutient que la démarche des opposants ne repose sur aucune base légale.
Selon lui, les conditions de destitution d’un commissaire à la CENI sont clairement définies par la loi portant fonctionnement de l’institution.
«La démarche des deux partis de l’opposition à savoir l’UFDG et l’UFR exigeant la révocation du président de la CENI ne repose sur aucune base légale. En revanche, la seule possibilité pour démettre le président de la CENI de ses fonctions, c’est bien ce qui est prévu par l’article 19 de cette loi organique. À la demande des 3/4 des membres de l’institution une plénière peut être organisée à l’effet de renouveler ou de remplacer partiellement ou totalement les membres du bureau», explique-t-il
Parlant d’une CENI technique ou politique, Mamady 3 Kaba pense qu’il faut plutôt améliorer le processus pour aller vers le standard international.
«Donc moi le débat sur une CENI technique ou politique, je trouve qu’il n’est pas essentiel. En parlant d’expertise en matière électorale, on ne peut pas laisser les partis politiques de côté. Donc s’il faut que ça soit seulement des acteurs indépendants, c’est comme si on aurait mis de côté une bonne partie de l’expertise nationale; ce qui pourrait aussi engendrer d’autres conséquences négatives”, estime le juriste
Cette demande de révocation du président de la CENI intervient alors que les élections législatives et présidentielle de 2020 pointent à l’horizon.
Cette autre crise, qui mine l’institution électorale, aura-t-elle un impact sur les calendriers électoraux en Guinée ?. Attendons de voir !