L’ancien ministre de la Communication, Alhousseiny Makanera Kaké a jeté l’anathème sur la loi dépénalisant les délits de presse dans le pays. Il l’a fait savoir lors d’une récente sortie médiatique. Ce promoteur d’une nouvelle constitution et d’un autre mandat en faveur du président de la République, dénonce l’anti-constitutionnalité de cette loi.
« Je persiste et je signe que je suis opposé à la dépénalisation des délits de presse, pour la simple raison que c’est anti-constitutionnel », a déclaré en premier lieu, l’ancien “griot” de Cellou Dalein Diallo.
Selon le président du Front National pour le Développement (FND), «notre constitution dispose que tous les Guinéens sont égaux devant la loi, une raison pour dépénaliser les délits de presse, au risque de tomber dans l’injustice. Puisque si une catégorie de Guinéens, qui peut tout dire (diffamation, accusation…) parce qu’elle est derrière le micro et que celui qui est accusé ne peut pas le poursuivre en pénal, mais l’inverse se fait, où est la justice ? »
Plus loin, Alhousseiny Makanera Kaké dénonce l’utilisation de la presse à des objectifs personnels et immoraux: «J’ai été victime, je peux mesurer ce que ça fait comme mal à quelqu’un. Mon épouse qui n’a jamais fait un travail salarié, qui n’a jamais eu un contrat avec l’État, a été accusé ici, dans une émission non la moindre, d’avoir détourné 8 milliards de francs guinéens. Les gens ont chanté un peu partout. »
D’ailleurs, l’ancien ministre de la Communication ne trouve aucun intérêt à l’existence de cette loi, qui fournit très ” peu ” de résultats à la liberté d’expression dans le pays : « La dépénalisation des délits de presse ne signifie pas liberté de presse. Pour preuve nous (la Guinée) sommes classés loin dernière où il n’y a pas de dépénalisation des délits de presse. Notre constitution a beaucoup évolué mais les gens ne tiennent pas compte tellement, parce qu’il y a une disposition qu’on appelle “ l’exception d’inconstitutionnalité”. Cette exception dispose que lorsqu’une loi n’est pas conforme à la constitution on ne peut vous l’appliquer, mais on ne fait pas usage de cette disposition. »