Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Bah Oury, a présidé ce jeudi 27 novembre 2025 à Conakry la cérémonie de remise des titres fonciers individuels aux victimes des déguerpissements de Kaporo Rails, Kipé 2 et Dimess. Plusieurs membres du gouvernement ainsi que l’ambassadeur du Royaume du Maroc ont pris part à l’évènement.
S’adressant aux bénéficiaires, le Chef du gouvernement a qualifié le moment d’« historique », estimant qu’il constitue une étape majeure pour la réconciliation nationale et la justice sociale. Il a rappelé la longue attente et les souffrances endurées par les familles touchées, soulignant la volonté de l’État d’assumer pleinement ses responsabilités.
« C’est un plaisir pour nous aujourd’hui de retrouver les déguerpis de Kaporo Rails et de Kipé pour participer au lancement de cette cérémonie de distribution des titres fonciers, en guise de réparation et de compensation par rapport à ce que vous avez subi il y a plusieurs années », a déclaré Bah Oury.
Le Premier ministre a rappelé avoir conseillé autrefois aux familles de conserver soigneusement leurs documents.
« Je vous avais dit à ce moment-là : gardez les documents qui vous permettront un jour de justifier que vous aviez été parmi les déguerpis de Kaporo Rails », a-t-il souligné.
Inscrivant cette initiative dans la continuité des orientations du président de la transition, Bah Oury a estimé que cette action illustre l’engagement du gouvernement dans la dynamique de réconciliation nationale.
« Aujourd’hui est un grand jour pour montrer que l’État guinéen — l’État du Renouveau, l’État de la Refondation — est résolument engagé, conformément aux recommandations des Assises nationales de 2022 », a-t-il affirmé.
Évoquant l’ampleur des conséquences des déguerpissements, le Premier ministre a reconnu que de nombreuses familles ont vécu une longue période d’instabilité.
« Je pense à ceux dont les familles ont été disloquées, à toute une génération de jeunes qui se sont retrouvés sans foyer, obligés de survivre. Aujourd’hui, on ne peut pas réparer totalement les dégâts que vous avez subis », a-t-il admis.
Tout en reconnaissant la portée limitée du geste, il a insisté sur la nécessité de regarder vers l’avenir.
« Cette compensation modeste est symbolique : elle signifie qu’il faut tourner le regard vers le futur et reconstruire. C’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui », a conclu Bah Oury, avant de quitter la cérémonie pour d’autres engagements.