Le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC) a rendu public son rapport mondial sur les déplacements internes. Il ressort de ce document que le nombre de déplacés internes à travers le monde a triplé ces dernières années.
“L’Afrique subsaharienne, qui accueille 46 % des personnes vivant en situation de déplacement interne dans le monde, a de nouveau été la région la plus touchée par les déplacements internes en 2023. Les conflits et les catastrophes se sont superposés dans de nombreux pays, obligeant les populations à fuir à nouveau et/ou prolongeant leur déplacement”, peut-on lire dans le rapport du Centre.
Selon ce rapport, à la fin de l’année 2023, 75,9 millions de personnes vivaient en situation de déplacement interne, contre 71,1 millions en 2022. Ce chiffre continue d’augmenter, car les personnes forcées de fuir en raison des catastrophes, des conflits ou des violences rejoignent celles qui sont déplacées depuis des années, voire des décennies, et qui n’ont pas encore trouvé de solution durable.
À la même période, 68,3 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison des conflits et de la violence, soit le chiffre le plus élevé depuis que les données sont disponibles. Le Soudan, la Syrie, la République démocratique du Congo (RDC), la Colombie et le Yémen accueillent près de la moitié des personnes déplacées dans le monde.
Ce chiffre a augmenté de 49 % au cours des cinq dernières années en raison de la recrudescence et de la prolongation des conflits en Éthiopie, en RDC, au Soudan et en Ukraine. Les conflits et la violence ont provoqué 20,5 millions de nouveaux déplacements internes, ou mouvements, dans 45 pays et territoires au cours de l’année 2023. Le Soudan, la RDC et la Palestine représentent près des deux tiers de ce total.
À la fin de l’année 2023, 7,7 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur pays à la suite de catastrophes. Bien que le manque de données sur la durée des déplacements dus aux catastrophes rende ce chiffre conservateur, il montre que, tout comme les conflits, les catastrophes peuvent maintenir les personnes en situation de déplacement interne pendant de longues périodes.
Les catastrophes ont provoqué 26,4 millions de nouveaux déplacements internes, ou mouvements, dans 148 pays et territoires en 2023. Il s’agit du troisième chiffre le plus élevé de la dernière décennie. Un tiers de ces déplacements ont eu lieu en Chine et en Turquie, à la suite de phénomènes climatiques et de tremblements de terre de forte magnitude.
Les déplacements causés par des catastrophes liées au climat ont diminué d’un tiers par rapport à 2022, en partie grâce au passage de La Niña à El Niño au cours de l’année. Les tempêtes et les inondations ont entraîné moins de déplacements dans la majeure partie de l’Asie, mais les inondations dans d’autres régions ont déclenché un nombre record de déplacements, en particulier dans la Corne de l’Afrique. Les tremblements de terre ont provoqué 6,1 millions de mouvements, le chiffre le plus élevé depuis 2008. En plus de la Turquie et de la Syrie, les Philippines, l’Afghanistan et le Maroc ont également rapporté un grand nombre de déplacements liés aux tremblements de terre.