Madame Sy Mariame Satina Diallo a affirmé avoir été celle qui a informé la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) des exactions perpétrées au stade du 28 septembre 2009 de Conakry. Victime de bastonnade au moment des faits, l’activiste de la société civile à l’époque a livré sa part de vérité, mardi 25 juillet 2023, dans l’émission “On refait le monde’’ sur Djoma Tv.
Revenant sur ce qu’elle a vécu, ce jour-là, l’actuelle présidente du Comité de normalisation (CONOR) de la Fédération guinéenne de football a expliqué son trajet du départ de son domicile vers 06h du matin, jusqu’au Stade du 28 septembre. « Nous sommes allés sur les gradins. Et subitement, j’ai entendu des coups de feu. Je tourne la tête, et je vois des jeunes qui tombaient sur la pelouse comme ça. J’étais avec mon neveu, il me dit qu’ils (militaires ) sont en train de tirer. Et ça courrait de tous les côtés. Tellement surprise, j’ai mis ma tête sur mes genoux pour ne plus voir ça. Lorsque j’ai relevé ma tête, tout le monde était parti. Il ne restait plus que mon neveu et moi au stade. Les gens qui étaient sur les gradins étaient tous partis », a-t-elle relaté.
Sur place, Madame Sy déclare avoir appelé l’ambassadeur de la CEDEAO en Guinée M. Edward Aïna qui était en déplacement à Abuja au Nigeria pour informer celui-ci que les militaires sont en train de tuer au Stade. « Il a entendu les coups de feu. Donc, j’ai pu informer la CEDEAO du stade. Et j’ai filmé un peu et je lui ai envoyé. Après mon neveu et moi, on s’est mis à courir dans les gradins. Et il y avait des policiers qui étaient arrêtés. On me donnait de coups de matraque. Et je ne sais pas comment j’ai pu sortir des gradins. On n’a couru et on a marché sur des cadavres au Stade du 28 septembre. (…) Il y avait trois jeunes en kaki et des policiers armés qui avaient leurs pistolets. Ils pointaient les fusils sur moi. J’avais de l’argent dans mon sac durant tout le trajet. J’ai vu celui qui est plus propre et j’ai dit: ” mon fils, tue-moi ou sauve-moi”. Je dis: prends l’argent qui est là. Au moment, où il prenait l’argent, les deux autres sont venus en demandant c’est qui ça ? Ils me tapaient. Il (le jeune) dit c’est une journaliste. C’est ce qui m’a sauvé. Après, ils ont récupéré l’argent. Et le jeune m’a poussé et fait entrer dans une cour familiale en face du stade ».
A la question de savoir si elle est prête à témoigner devant le tribunal, madame Sy répond : « Oui, mais je ne peux pas dire j’ai vu Paul ou pierre. Je ne me suis pas inscrite pour témoigner. J’ai été entendu tout de même ».