La gestion de la transition en Guinée, n’est pas convaincante, d’après Badra Koné, président de la Nouvelle Génération Politique (NGP). Ce jeudi 27 janvier, il a dressé un bilan non satisfaisant du Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD), au cours d’un entretien avec les journalistes de la radio Fim.
La gestion de la transition par la junte, fustigée par Badra Koné, résulte, à l’en croire, de l’indifférence de la classe politique guinéenne. Il a affirmé que cette classe politique guinéenne a fuit ses responsabilités. Puisque, poursuit -il, tout le monde a soutenu ouvertement le coup d’État alors qu’ils (les leaders politiques, Ndlr), pouvaient se réunir afin de mettre pression sur la junte.
«Les politiques ont failli à leur devoir. On était contents du départ d’Alpha Condé. Mais les politiques ont soutenu ouvertement le coup d’État. Le coup d’État est anti-constitutionnel, Il est anti démocratique. Nous demandons aux militaires, le retour dans les casernes et laisser un pouvoir civile s’installer. Il y avait possibilité de le faire. On ne l’a pas fait. Et si on le faisait ce jour, il y avait possibilité d’aller autour d’une table avec les militaires pour discuter, trouver un consensus.», a-t-il soulevé.
Au lendemain du coup d’État du 5 septembre, le CNRD a lancé des concertations nationales afin de discuter avec tous les acteurs des différentes entités. Quelques mois après ce processus, Badra Koné estime que ce sont des “meetings” que les putschistes ont organisé.
« Le CNRD a organisé des consultations que moi j’ai nommées meeting, parce qu’ils avaient en face des agents. Chacun se levait en trois minutes pour dire ce qu’il pense. Encore, on nous fait parachuter une charte. Les politiques pour la plupart ont dit qu’il faut prendre acte. Alors que ce jour, ce qui intéressait plus les politiques, c’est le fait que, ni les membres du gouvernement, du CNRD ou encore les membres du CNT ne seront candidats aux élections qui seront organisées. C’est ce qui a intéressé les politiques. Ce qui pouvait être un piège, les politiques n’ont pas vu venir. Le fait que c’est le président qui a nommé le président du CNT et ses deux vice-présidents. Parce que la classe politique est restée écartée pendant plus de trois mois. Le quatrième mois, elle s’est réveillée. Elle veut se mettre ensemble pour avoir un contact, cette fois-ci dans un cadre de dialogue. Cela peine à se faire mais on a réussi quand-même à nous mettre ensemble dans une ou deux semaines. Il y a eu des divergences pour des raisons qui sont vraiment très banales. Si depuis le début on avait été conséquents, on allait pas avoir ce qui est arrivé aujourd’hui…», a critiqué le président de NGP.