Environ 5 000 personnes sont arrivées cette semaine dans la ville, après avoir parcouru plus de 4 000 km en un peu plus d’un mois dans l’espoir d’entrer aux Etats-Unis.
Plusieurs centaines de migrants venant d’Amérique centrale ont tenté dimanche 25 novembre de franchir la frontière américaine à Tijuana, dans le nord-ouest du Mexique. Au moins 500 d’entre eux, parmi lesquels des femmes et des enfants, qui participaient à une manifestation pacifique aux abords de la frontière se sont dirigés vers la barrière métallique de délimitation et y ont grimpé pour tenter d’entrer aux Etats-Unis. Ils ont été interrompus par les autorités mexicaines qui leur ont demandé d’attendre une autorisation pour manifester.
Au fil de la matinée, comprenant qu’ils n’obtiendraient pas d’autorisation, certains migrants ont commencé à se diriger vers une partie d’un canal qui mène vers la clôture délimitant la frontière. Des agents du service des douanes américains, réunis du côté américain de la frontière, ont tiré du gaz lacrymogène pour les empêcher d’y parvenir. Plus tard, des migrants ont tenté de s’approcher de la frontière mais les autorités américaines ont effectué de nouveaux tirs de gaz lacrymogène.
Passage en force
« On est prêt s’il le faut à mourir pour essayer de passer », a confié à l’AFP Mario Lopez, un Hondurien, tout en aidant sa fille de trois ans, qui avait perdu ses sandales dans la bousculade, à ramper sous la barrière métallique.
Plusieurs centaines de migrants sont tout de même parvenus à franchir une première barrière, a constaté une journaliste de l’AFP, tandis que des hélicoptères de l’armée américaine survolaient la frontière à basse altitude. Certains d’entre eux ont préféré rebrousser chemin tandis que d’autres ont poursuivi vers le sol américain.
« Quand ils nous ont lancé les gaz lacrymogènes, nous avons eu très peur, on pensait qu’ils allaient nous tirer dessus alors nous nous sommes éloignés » a relaté à l’AFP Flor Jimenez, une Hondurienne de 32 ans, après l’incident. « On nous avait dit que si on passait ils nous donneraient l’asile, parce qu’on serait aux Etats-Unis » expliquait cette femme, après avoir regagné, avec son mari et sa petite fille, le centre sportif où s’entassent environ 5 000 migrants de la caravane.
La frontière a été fermée dans les deux sens aux voitures et aux piétons entre Tijuana et San Diego, ont annoncé peu après les gardes-frontières américains. Puis elle a réouvert à 18 h, heure locale, a précisé l’antenne de San Diego de l’agence fédérale des douanes et de la protection des frontières.
Les autorités mexicaines ont annoncé dimanche avoir repris le contrôle du poste-frontière et qu’environ 500 migrants qui ont tenté « violemment » de traverser « illégalement » la frontière vers les Etats-Unis allaient être déportés. La mairie de Tijuana a indiqué que vingt-quatre Honduriens et quinze Mexicains avaient été détenus après ces incidents. En fin de journée, des forces anti-émeutes mexicaines ont été déployées en certains points stratégiques de la ville.
Un accord entre les Etats-Unis et le Mexique ?
Le président américain Donald Trump a menacé ces derniers jours de fermer totalement la longue frontière entre les Etats-Unis et le Mexique si la situation devait dégénérer. Environ 5 000 migrants de la caravane sont arrivés cette semaine à Tijuana, après avoir parcouru plus de 4 000 kilomètres en un peu plus d’un mois, fuyant la violence et la pauvreté au Honduras, dans l’espoir d’entrer aux Etats-Unis. Près de 9 000 militaires américains ont été déployés à la frontière avec le Mexique pour empêcher toute intrusion.
Samedi, le futur gouvernement mexicain a affirmé être parvenu à un accord avec l’administration américaine pour que les demandeurs d’asile restent au Mexique pendant que leur demande est examinée aux Etats-Unis – avant de démentir l’information. « Pour l’instant, nous avons trouvé un accord sur cette politique “Rester au Mexique” », a affirmé au Washington Post Olga Sanchez Cordero, la ministre de l’intérieur du gouvernement du président élu Andres Manuel Lopez Obrador, qui prend ses fonctions le 1er décembre.
Un peu plus tard, son bureau a cependant diffusé un communiqué affirmant qu’il n’y avait « aucun accord de quelque type que ce soit entre le futur gouvernement du Mexique et celui des Etats-Unis ».
« Les migrants à la frontière sud ne seront pas autorisés [à entrer] aux Etats-Unis en attendant que leurs demandes soient individuellement approuvées par la justice », avait toutefois tweeté dans la soirée Donald Trump semblant confirmer ainsi l’information du Washington Post.
Source: Le Monde