La capitale guinéenne a vibré ce vendredi 26 septembre 2025 au rythme d’un rendez-vous inédit : l’ouverture du 6e Conseil des ministres du Centre ouest-africain de services scientifiques sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL). Pour la première fois, la Guinée reçoit cette grande rencontre, qui réunit les représentants de 13 pays, dont la Guinée-Bissau, en passe de finaliser son adhésion.
Bien au-delà d’une réunion ministérielle, l’événement incarne le renforcement d’une coopération scientifique régionale pour répondre aux bouleversements climatiques et environnementaux qui frappent l’Afrique de l’Ouest. Dès l’ouverture des travaux, le ministre guinéen de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, et président en exercice du Conseil, Alpha Bacar Barry, a adressé un message fort aux participants : « Votre présence témoigne de l’importance que nos États accordent à WASCAL, un instrument stratégique de coopération scientifique au service de nos sociétés. Mobiliser la recherche, l’innovation et la formation pour renforcer la résilience de nos systèmes face au changement climatique, telle est notre ambition commune. »
Le ministre a salué le rôle déterminant de l’Allemagne, partenaire fondateur et principal bailleur, dont le soutien a permis de bâtir un réseau d’écoles doctorales et de programmes de recherche de haut niveau. En Guinée, un exemple concret est le programme doctoral sur le changement climatique, l’environnement minier et les forêts, qui accueille déjà 12 doctorants venus de plusieurs pays de la région.
Intervenant en visioconférence, la ministre fédérale allemande de la Recherche, de la Technologie et de l’Espace, Dorothee Bär, a réaffirmé l’appui de Berlin : « L’Allemagne réaffirme son engagement à garantir l’indépendance et la pérennité de WASCAL. Treize ans après sa création, WASCAL est devenu un acteur incontournable de la communauté scientifique internationale. Nous sommes fiers de voir les résultats concrets, qu’il s’agisse de la recherche sur l’hydrogène vert, de la gestion durable des terres ou des services climatiques développés pour réduire les risques. »
En ouvrant officiellement les travaux, le Premier ministre guinéen Bah Oury a replacé cette rencontre dans une perspective stratégique : « La Guinée est à un moment charnière dans sa contribution à la lutte contre le changement climatique. Le massif du Fouta-Djalon, véritable château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, est désormais inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Sa préservation est essentielle pour la stabilité écologique et humaine de toute la région. »
Il a par ailleurs annoncé l’installation prochaine à Conakry du Centre de l’eau de l’Afrique de l’Ouest, une avancée vers une gestion intégrée des ressources hydriques au service des populations.
Pour Christian Alecke, représentant de la coopération allemande, cette dynamique confirme le rôle croissant de WASCAL : « Cette réunion est une bonne journée pour WASCAL. La Guinée fait désormais partie de cette grande famille et cela renforce encore notre stratégie commune. Nous sommes fiers d’avoir accompagné cette initiative depuis ses débuts et impatients de voir démarrer le programme WASCAL en Guinée. »
Entre volonté politique, appui des partenaires et mobilisation de la communauté scientifique, ce 6e Conseil des ministres de WASCAL à Conakry envoie un message clair : l’Afrique de l’Ouest entend transformer les défis climatiques en opportunités de progrès et de stabilité, en misant sur la recherche et l’innovation.