Le conseiller politique du président de l’Union des forces démocratiques de Guinée a été interpellé hier, au poste de contrôle de Boundoufourdou à Koundara, alors qu’il se rendait à Dakar pour accompagner son père souffrant dans un centre de soins. Cette interpellation, selon le ministre de l’Administration du territoire, n’a rien de politique, contrairement aux supputations.
«C’est regrettable que des personnalités au sein d’une formation politique comme l’UFDG, puissent se permettre de se prononcer sur un sujet dont elles n’ont pas la maîtrise…», a réagi Mory Condé, en faisant allusion à Joachim Baba Millimouno, responsable de communication du parti de Cellou Dalein Diallo.
En l’écoutant, poursuit Mory, «on sent qu’il n’a aucune maîtrise de cette situation. Monsieur Abdoulaye Bah, citoyen guinéen se rendait à Dakar avec son papa malade, à bord d’un véhicule immatriculé R-C. Pour se rendre dans un pays de la CEDEAO, si vous avez un véhicule immatriculé RC de Guinée, MD du Mali, ou encore du Sénégal, le principe de circulation recommande que le citoyen soit muni d’un laissez-passer délivré par la Douane. Mais monsieur Abdoulaye Bah est arrivé au poste de Bhoundoufourdou avec un laissez-passer délivré par la police régionale de Kindia. Lorsqu’il est arrivé, le papa étant malade, il a 81 ans, les agents se sont passés de bien vérifier toute la documentation. Un agent de la police a demandé à revoir toute la documentation, cela a énervé Abdoulaye Bah. Finalement, l’agent a trouvé que le doute qu’il avait était fondé. Il a demandé ainsi au chauffeur de retourner et s’assoir. De discussions en discussions, Abdoulaye Bah ne voulait pas se soumettre, l’agent lui a fait remarquer que le document qu’il dispose n’est pas en règle, il lui a demandé de retourner, Abdoulaye Bah est resté en attente, en attendant l’arrivée du chef.»
Contrairement à ce qu’affirme Joachim Baba Millimouno toujours, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a affirmé dans Mirador, avoir échangé avec d’autres cadres de l’Ufdg, pour éviter qu’il y ait désinformation.
«Le commissaire de la police frontière étant arrivé, il a demandé à Abdoulaye Bah de retourner à Koundara pour se munir d’un laissez-passer de la douane pour pouvoir revenir et partir à Dakar. Abdoulaye Bah est revenu à Koundara, j’ai appelé le préfet de Koundara pour lui dire que Abdoulaye Bah n’est pas recherché par la police, j’ai mis Abdoulaye Bah au téléphone et un cadre de l’UFDG en conférence, il a dit qu’il pensait qu’on veut l’arrêter. Je lui ai répondu que nous sommes des citoyens guinéens on n’a pas besoin d’attiser la tension entre le gouvernement et les citoyens. Abdoulaye Bah a dit qu’il n’est pas arrêté, mais qu’on l’a fait assoir pour attendre. Je lui ai dit que c’est un problème administratif qui n’a rien à voir avec l’arrestation de votre personne. Il a dit qu’il a compris, le responsable de l’UFDG était au téléphone, il a suivi notre conversation. J’ai demandé au préfet d’assister Abdoulaye Bah pour qu’il puisse avoir le laissez-passer et avant la nuit, vu que le papa est souffrant», a dit Mory Condé.
Avec sa médiation Mory Condé assure que tout est rentré en ordre et appelle les partis politiques à la vigilance dans leur communication: «Le préfet les a hébergés jusqu’à ce matin, ils sont partis et Abdoulaye Bah m’a appelé pour me présenter des excuses. Donc les partis politiques doivent veiller sur l’éthique.»