Sur instruction du ministre de la Justice, garde des sceaux et des Droits de l’Homme, une réunion s’est tenue ce vendredi 26 août, dans la salle de conférence dudit département avec les 61 magistrats et les greffiers choisis provisoirement, pour l’organisation du procès du massacre du 28 septembre 2009.
A en croire le directeur du centre de formation judiciaire Alhassane Habi Camara, cette rencontre s’inscrit dans la phase préparatoire du procès notamment la formation des différents magistrats choisis: «La formation qui sera lancée s’étalera sur 2 semaines. Dès au sortir d’ici, l’équipe pédagogique du centre va se mettre en œuvre pour constituer tous les éléments qui doivent rentrer en ligne de compte durant ces 2 semaines de formation. L’objectif c’est de préparer les acteurs qui vont conduire le procès du 28 septembre 2009 à mieux être outillés afin de conduire à bon port le procès tant attendu, un procès qui a une dimension comme vous le savez internationale, un procès qui fait l’objet de beaucoup de débats dans l’opinion publique…»
Présent à la rencontre, le ministre de la justice a estimé que le choix porté sur ces magistrats n’est pas fortuit: «On ne peut pas importer des magistrats ailleurs, ce sont vous les magistrats de Guinée, ce sont vous les greffiers de Guinée qui aurez la responsabilité morale devant l’histoire de pouvoir juger ce crime de masse selon votre serment, selon votre intime conviction. A l’issue de la formation, vous allez me faire une proposition qui doit aller à quel degré. Je vous assure que je ne vais pas déroger à cela en tant que vice-président du conseil supérieur de la magistrature, le président de la transition ne dérogera pas à cela. Que chacun soit concerné par ce procès parce que c’est une partie de l’histoire de la justice que nous devrons écrire dans les marbres de l’histoire avec l’encre positif de ce que nous comptons donner comme message aux yeux du monde entier. Je suis en contact permanent avec la Cour pénale internationale [CPI].»
Plus loin Charles Wright a tenu à réaffirmer l’engagement ferme du président de la transition quant au bon dérouler de ce procès: «Ce que je peux en tant que ministre de la justice, c’est de vous réitérer notre volonté ferme d’assurer votre protection. Soyez en rassurés que votre protection constitue un des points centraux sur lesquels j’attache du prix. C’est pourquoi dès mercredi tous les organes a savoir l’organe de comité de pilotage le comité de suivi technique et le projet de suivi des différentes recommandations vont subvenir pour dire qu’est-ce qu’on peut faire pour des magistrats. Comment ce procès va être organisé?»
Pour finir, il a véhiculé un message avec un ton ferme aux hommes de droit, présents dans la salle: «Cette famille judiciaire doit être débarrassée des considérations interpersonnelles, elle doit lever plus haut les questions de justice. Quelle justice nous voulons pour notre pays? Quel profil voulons ressembler nous magistrats pour donner la satisfaction à l’ensemble des populations qui attendent beaucoup de nous? C’est pourquoi je confie la responsabilité de cette formation de l’encadrement de tous les jeunes magistrats ici aux aînés de la Cour Suprême pour vous dire que cette formation, c’est la vôtre, c’est vous qui devrez nous organiser, vous les doyens de la Cour Suprême, on vous doit ce respect et cette considération ».mais laissez-moi vous dire que la Guinée doit avoir la capacité de montrer aux yeux du monde, à l’image du Sénégal qui a pu organiser le procès d’Hissen Habré [ancien président du Sénégal] qu’il y a des magistrats en République de Guinée qui ont la compétence de pouvoir tenir ce procès.»