Interrogé par notre rédaction à l’occasion de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture célébrée chaque 26 juin,
le Directeur exécutif d’Amnesty International Guinée, Souleymane Sow, soutien que la torture persiste encore en Guinée, et ce, malgré la ratification de certaines conventions.
L’activiste des droits de l’homme reconnait qu’il y a eu des avancées majeures malgré la persistance, notamment, à travers l’adoption du nouveau Code pénal en 2016. «Il y a eu une évolution positive à un moment donné, mais comme le fait persiste encore dans le pays, le combat encore continue. Il y a eu la révision du Code pénal en 2016 qui nous a permis de redéfinir la torture en l’adaptant au contexte du droit international et ça c’est une avancée. Donc, c’est un perpétuel combat qui continue pour nous, notamment vous savez que la Guinée a ratifié la convention contre la torture mais n’a toujours pas ratifié le protocole facultatif se rattachant de cette convention. Sachant que ce protocole est très important surtout pour la mise en place des mécanismes de prévention contre la torture, mais aussi la réparation des personnes victimes de torture.» a-t-il expliqué.
Par ailleurs, M. Sow regrette l’impunité accordée aux tortionnaires. «Il y a des cas qui sont pendant, même s’il y a eu quelques jugements. Vous avez par exemple le cas de ceux qui ont été torturé à Kipé en utilisant la brochette. Il y a souvent ces détenus qui, devant la barre, soutiennent qu’ils ont été victimes de torture ou de mauvais traitement. Malheureusement, les enquêtes ne suivent pas», a-t-il souligné.
«Tant qu’il n’y a pas de procédure de clarification à ce niveau, évidemment, ça risque d’être compliqué dans la lutte contre la torture. Mais s’il n’y a pas de poursuites, ça serait encore plus grave» a-t-il indiqué.