Dans une interview accordée au journal francais LeMonde, le premier ministre a mis l’accent sur l’attribution de l’organisation des élections au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), au détriment de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Au micro de nos confrères, il a laissé entendre “qu’une Guinée nouvelle, ce n’est pas seulement une Guinée avec des élections”.
A en croire Mohamed Beavogui, la Commission électorale indépendante (CENI) a été une institution qui n’a jamais été “transparente”. C’est pourquoi, désormais les élections seront confiées au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation.
« Nous en sommes à la énième transition en Guinée. A chaque fois, l’objectif était d’organiser des élections en ne s’occupant que du volet politique. Résultat, nous avons créé une commission électorale qui n’a jamais été transparente et des élections frauduleuses. Cette feuille de route repose sur trois piliers. Le plus important est politique, mais ce n’est pas suffisant sans un bon système judiciaire, sans une bonne administration, sans une bonne gestion des ressources publiques et sans un minimum d’infrastructures pour nous permettre d’aller vers de bonnes élections », a-t-il indiqué. « Ce que nous proposons, ce n’est pas le ciel !», a soutenu le premier ministre.
«Par exemple, nous voulons un Conseil supérieur de la magistrature qui puisse conduire les réformes dans nos institutions judiciaires. Ce que nous demandons, c’est une administration qui pense à autre chose qu’à s’enrichir. En Guinée, les hommes les plus riches sont les fonctionnaires de l’Etat. Il nous faut des finances publiques correctement gérées. Qu’enfin ce pays profite de ses ressources. Autrement dit, une Guinée nouvelle, ce n’est pas seulement une Guinée avec des élections », a-t-il conclu.