Le référendum constitutionnel du 21 septembre 2025, qui a abouti à l’adoption d’une nouvelle Constitution, continue de susciter de vives polémiques en Guinée. Alors que le gouvernement parle d’une « avancée démocratique majeure », plusieurs figures de l’opposition, dont l’ancien président Alpha Condé et le leader de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, dénoncent « une mascarade électorale ».
Selon les chiffres publiés par la Direction générale des élections (DGE), la participation aurait atteint 86,36 %, avec une victoire du « Oui » à près de 90 %. Des résultats rejetés par les principaux partis d’opposition, qui avaient appelé au boycott du scrutin.
Dans une déclaration, Alpha Condé a félicité ses partisans pour leur mobilisation : « De Kassa à Yomou, partout les bureaux de vote sont restés vides. Malgré la fraude et le bourrage d’urnes, vous avez dit NON à la mascarade et à la confiscation de notre souveraineté », a-t-il affirmé.
De son côté, Cellou Dalein Diallo a qualifié le scrutin de « coup d’État institutionnel » : « Chacun aura constaté qu’il n’y a eu ni adhésion au parjure, ni complicité à l’imposture. Cette résistance pacifique doit être suivie d’une lutte organisée pour libérer notre pays de la dictature », a-t-il déclaré.
Face à ces accusations, le Premier ministre Bah Oury a dénoncé une attitude de « refus d’assumer la nouvelle réalité politique » de la part de leaders en exil. « Avec un taux de participation de 86,36 % et un “Oui” à 90 %, comment peut-on parler de mascarade ? », a-t-il répliqué, estimant que ces contestations traduisent « un mépris profond pour la majorité du peuple guinéen ».
S’il reconnaît la nécessité de contre-pouvoirs, Bah Oury exige qu’ils reposent sur des arguments « réalistes et constructifs » : « Nous avons besoin d’opposants responsables, capables de proposer des alternatives crédibles. Mais ceux qui ne cherchent qu’à noircir le tableau n’auront plus la possibilité d’être entendus », a-t-il averti.
Le Premier ministre a exhorté l’opposition à se concentrer sur les projets de société plutôt que sur une opposition systématique : « Ayons un débat profond. Opposons des visions et des programmes. C’est cela qui fera progresser notre démocratie », a-t-il plaidé.
Enfin, Bah Oury a invité les acteurs politiques à renouer avec les traditions africaines de dialogue et de consensus : « Nos sociétés ont toujours évolué en recherchant un compromis fort, basé sur un dialogue permanent. Revisiter nos valeurs est essentiel », a-t-il conclu.