Devant des dizaines d’étudiants et d’universitaires, à l’espace Malick Condé de l’Université Kofi Annan de de Guinée à Conakry, ce mardi 23 avril 2019, le jeune écrivain Oumar Diakhaby, a dédicacé son livre sur l’ethnicité en Guinée, paru dans les éditions L’Harmattan Guinée.
Intitulé ” L’ethnicité en Guinée-Conakry au prisme de l’organisation socio-politique“, l’ouvrage universitaire de 247 pages et composé de trois chapitres, traite essentiellement des questions sur la théorie de l’ethnicité, la question de l’État-Nation et l’ethnicité de la Guinée des années 50 à nos jours.
Fruit de plusieurs “enquêtes menées auprès des hommes politiques, des journalistes, des universitaires et des membres de la société civile” sur la thématique, ce livre est présenté par ce doctorant en sciences politiques, comme l’élément déclencheur du débat sur la question de l’ethnocentrisme dans le pays.
Dans un plus large commentaire, l’auteur a expliqué la nécessité de poser la problématique sur la division ethnique, et apporté quelques pistes de solutions.
En quête d’un “État-Nation” Oumar Diakhaby a placé la société guinéenne comme “une société dans laquelle où les gens se perçoivent comme étant des individus qui ont des cultures différentes de ses autres concitoyens, parce que quand on se construit et qu’on se conçoit comme un membre spécifique d’un groupe culturel, on se singularise et se distingue par rapport à son concitoyen, qui également, se réclame d’un autre groupe ethnique. Et une société construite sur cette base n’a absolument aucune chance de parvenir à ce qu’on appelle une nation, et pourtant le seul salut de notre République aujourd’hui se trouve dans la formation de cette conscience collective“.
Afin d’éviter à la Guinée un scénario à la Rwandaise, l’auteur a appelé à l’ouverture d’un débat national sur la question. “C’est un débat qui se fait dans un cadre universitaire, assez objectif à travers les représentants des partis politiques, qui ont su avoir une ligne de conduite respectable. J’invite toutes les couches sociales à s’intéresser à ce débat. Parce que si les jeunes ne s’intéressent pas à la question, les leaders des partis politiques finiront par instrumentaliser les gens, et ce qui aboutira par un affrontement sanglant. Et c’est pas souhaitable pour notre nation“, a-t-il précisé.
Ne considérant d’ailleurs pas la Guinée comme une famille, sans pour autant ôter l’hypothèse qu’elle le devienne un jour, il annonce l’espoir que “la Guinée aille de l’avant. On peut se constituer une supposée famille, qui en tout cas ferait en sorte qu’il y ait un seul père de famille, qui est le président de la République, et qui prendrait tous les citoyens comme ses enfants sans distinction. Que l’égalité de chances prime dans la sélection des postes administratifs“.
Oumar Diakhaby se pose enfin la question: “Qu’est-ce que les ethnies dans leur écrasante majorité gagnent dans cette division?” Et à lui de répondre: “Elles gagnent la pauvreté, parce que réellement c’est une petite minorité qui profite de cette division au détriment de la grande majorité. Il faut ouvrir le débat, expliquer qui nous sommes d’abord en tant que guinéen, afin de trouver une solution “.