Au lendemain de la manifestation des commerçants du marché de Bantounka 1, le président de la délégation spéciale de Lambandji, Fafa M’Bira Mané, a organisé une conférence ce mardi 25 mars 2025 pour apporter des précisions sur les raisons de la signature du contrat de bail entre l’opérateur économique Mamadou Aliou Diallo et la mairie de Ratoma.
Exposant les motivations de ce bail, Fafa M’Bira Mané a évoqué le faible rendement économique dudit marché. “Le bail a été signé moins d’un an avant mon arrivée à la tête de la délégation spéciale de Lambandji. Le marché a bel et bien été cédé pour une durée de 60 ans, à hauteur de 65 milliards de francs guinéens. Ce qui a motivé cette décision, comme dans d’autres marchés, c’est la faiblesse des recettes. L’État met des terrains à disposition des citoyens, qui y construisent ensuite des espaces commerciaux ou des habitations. Mais, en retour, ils refusent de payer des redevances à la commune, propriétaire des lieux. Si la situation ne s’améliore pas, il faut bien trouver une alternative. La décentralisation étant flexible, les lois permettent aux collectivités de confier la gestion du marché à un administrateur ou à un preneur unique qui s’engage à verser un loyer selon les termes arrêtés”, a-t-il expliqué.
Il a précisé que cette pratique est encadrée par la loi : “C’est le Code des collectivités qui l’autorise, et c’est dans ce cadre que différents types de contrats de gestion existent dans les marchés communaux. Grâce à ce bail, la commune pourra, par exemple, payer les salaires des fonctionnaires contractuels.”
Selon lui, ce contrat permettra à la mairie de Lambandji de générer un revenu mensuel de 85 millions de francs guinéens. “Nous avons discuté avec les conseillers, les techniciens, le preneur et ses avocats. Nous sommes parvenus à un accord qui nous permettra de percevoir 85 millions GNF par mois. De plus, le bailleur s’engage à investir 65 milliards GNF pour moderniser le marché et livrer un édifice prêt à l’usage. Il a déjà réalisé un projet similaire à la Cimenterie et à Kagbélen. Nous avons voulu moderniser ces marchés pour éviter les mêmes problèmes qu’au marché de Kiroty, où nous avons retrouvé des mineurs de 15 ans occupant des boutiques et des chambres”, a-t-il souligné.
Il a également abordé la question des habitants se déclarant propriétaires du terrain : “Tous les marchés naissent souvent d’une initiative de notables qui décident de consacrer un espace au commerce, car les femmes et les jeunes du quartier souffrent du manque de points de vente à proximité. Lorsqu’une telle idée émerge d’un individu, elle devient progressivement une initiative collective, reconnue par le quartier ou la commune, et finit par s’imposer comme une réalité”, a-t-il conclu.
