Sous le pont 8 novembre, se trouve une habitation des personnes à mobilité réduite qui y vivent il y a plusieurs années. Menacées de quitter les lieux, elles ont manifesté lundi dernier, pour exhiber leurs colères. Mais, les choses vont tourner au vinaigre, faisant plusieurs blessés après des tirs de grenades lacrymogènes effectués par les forces de l’ordre.
«Les forces de l’ordre ont fait une descente musclée sur nous. Ils nous ont chassés en nous qualifiant d’ordures (…)»
Près de dix familles de personnes à mobilité réduite vivent sous le pont 8 novembre, à la rentrée du centre ville de Conakry. Ces individus disent se retrouver là, après avoir été sommés quitter la cité de solidarité, où ils vivaient, selon eux, paisiblement.
Sauf que, sous ce pont aussi, une opération de déguerpissement a visé leurs abris.
«Nous sommes restés sous ce pont avant-hier et nous avons reçu la visite inopinée des forces de sécurité, nous obligeant de quitter les endroits. Du coup, elles sont venues saccager nos habitations… C’est contre notre volonté de rester dans cet endroit, mais c’est parce que nous n’avons pas de soutenance. Donc j’appelle le président de la République de nous aider à avoir une cité», a exprimé Mohamed Seydou Tounkara, président des personnes handicapées sous le pont 8 novembre.
Sortis pour manifester leurs colères suite à l’annonce de ces opérations de déguerpissement, ces individus ont été violentés et aspergés de gaz lacrymogènes, témoigne Ousmane Sylla, une victime.
«Les forces de l’ordre sont venues casser nos biens, et ce n’est pas une première. C’est devenu une habitude… Nous souhaitons que le Chef de l’Etat intervienne maintenant. Qu’il fasse en sorte que nous ayons un endroit où nous devons être afin de mieux vivre», a-t-il plaidé.
«Notre manifestation a lieu d’être, sinon l’on ne saura pas de quoi nous souffrons aussi. Ils avaient voulu nous gazés clandestinement dans notre coin ici. Ils ont voulu faire de nous tous ce qu’ils voudraient. Face à cette mauvaise attitude, nous avons décidé d’extériorer ce à quoi nous sommes confrontés», ajoute Ousmane.
Même leurs économies n’ont pas été épargnés
Au cours de cette descente surprise sur les lieux, Mabinty Sylla, une autre victime, s’est vue violentée et dépouillée de ses biens, nous a-t-elle confié. Même son argent n’a pas été épargné. Pourtant, elle gagne cela à travers la mendicité.
«Les force de l’ordre ont fait une descente musclée sur nous. Ils nous ont chassés en nous qualifiant d’ordures. Nous leur avons dit de nous aider à avoir une autre place propice pour que nous puissions vivre là…En réalité nous nous retrouvons finalement sans espace idéal. Partout où nous irons, les militaires nous oblige de quitter. Nous ne savons à qui se confier. Nous avons pourtant besoin d’une vie meilleure. Nous sommes aussi des Guinéens», exprime cette femme.