Dans sa toute première adresse à la nation guinéenne, après avoir prêté serment, le président de la transition a annoncé l’audit des comptes publics. Même si le processus peine encore à voir jour, mais l’économiste Ousmane Kaba a fait une suggestion à la junte pour y arriver.
Selon l’analyse de monsieur Kaba, l’audit des comptes, comme annoncé par le président de a transition, pourrait mettre fin à l’impunité financière dans le pays.
L’ancien président du comité d’audit sous le régime du CNDD, dirigé par le capitaine Moussa Dadis Camara, rappelle qu’en 2009, il avait prévenu les décideurs d’alors, de prendre des sanctions contre “les délinquants financiers”, afin d’éviter la multiplication par 10, de la corruption connue au cours de la deuxième République. Malheureusement, déplore Ousmane Kaba, c’est ce qui s’est passé.
«Les 10 années du Pr Alpha Condé, la corruption a atteint une échelle jamais égalée. Dix fois, celle qu’on avait pendant le régime du feu Général Lansana Conté…», a dévoilé l’économiste.
Si cette corruption généralisée n’est pas combattue par les autorités en places, prévient le président du PADES, il faudrait “oublier tout décollage économique de la Guinée dans les années à venir”. Parce que, explique-t-il, les flux financiers qui doivent permettre le financement des investissements publics ne viennent plus dans les caisses de l’État. «Ce n’est pas possible de faire des routes, des hôpitaux, des écoles etc.»
Pour faire l’audit des comptes publics dont il s’agit, l’ancien ministre de l’économie et des finances définit trois axes à suivre : «Le premier, il faut chercher à savoir la destination de l’argent public qui devait rentrer dans les caisses de l’État et qui n’est pas rentré, ça renvoie aux problèmes des taxes, des mines…; le deuxième, c’est l’argent qui est dépensé mais, mal dépensé; le troisième c’est l’argent qu’on prend pour donner à des entités publiques et qui est dilapidé.»
Si cela n’est pas fait par la junte, Dr Ousmane Kaba réitère que la la Guinée n’a “aucune chance”, de se développer. Parce qu’avec la transition, il affirme qu’il n’y aura pas d’argent avec les bailleurs de fonds. Donc, selon lui, il faut organiser l’audit «très rapidement pour récupérer de l’argent pour que la transition puisse financer son programme d’action.»
Mamadou Saïdou Diallo