Le gouvernement, à travers le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, a annoncé la réquisition de l’armée pour le maintien d’ordre suite aux violences en cours dans le pays. Le président du Cnoscg trouve la décision normale, mais il invite au sens patriotique des forces de sécurité.
Dr Dansa Kourouma soutient que le pays se retrouve devant une situation où le conflit est en train de prendre une allure communautaire et/où les différentes ethnies se forment en groupe d’auto-défense pour s’affronter.
“La situation est très graves, si on ne sécurise pas la population civile, une confrontation communautaire est inévitable en Guinée dans les 24heures qui arrivent. C’est pourquoi il faut renforcer la sécurité en donnant une mission régalienne claire aux forces de défense et de sécurité.”
Néanmoins, il signale que ce requisionnement devrait se faire dans le respect des droits humains afin d’éviter les bavures. “La sécurité doit être renforcée dans le respect des droits de l’Homme, dans le respect de la dignité et de l’intégrité physique des personnes. Les forces de défense ne doivent pas utiliser les balles pour tuer les manifestants quelques soient leurs actions parce-que rien ne peut justifier la mort d’un jeune guinéen par balle”, affirme le président du Cnoscg.
“Si l’armée a été réquisitionnée pour intervenir dans le maintien de l’ordre, il faut qu’elle soit contrôlée par les autorités civiles et politiques et qu’elle respecte le caractère républicain de l’armée et de la vie des populations civiles”, a-t-il poursuivi.
L’activiste de la société civile a lancé un appel à toutes les couches concernées par cette crise.
“A la population civile guinéenne, il y a eu beaucoup de morts durant ces dernières 72heures et des biens vandalisés, il faut que cela s’arrête. Je demande aux hommes politiques de siffler la fin de la récréation et de dire à la population de rester à la maison, de se ressaisir, qu’elle peut revendiquer sans casser et sans se confronter aux forces de l’ordre.
Aux 12 candidats de cette élection , d’enseigner aux militants qu’ils sont des formations politiques et non ethniques.
Aux forces de défense et de sécurité, qu’elles comprennent qu’un crime commis aujourd’hui les rattrapera. On pourchasse des jeunes dans les quartiers et les traitent de délinquants mais qu’ils n’oublient pas que parmi eux aussi, il y en a qui cassent des maisons en s’associant à des jeunes pour piller les autres au vu et au su de tout le monde. Nous les mettons en garde, car aucun crime ne restera impunis dans la vie, tôt ou tard l’histoire les rattraperas, qu’ils sachent qu’ils sont regardés par le miroir de l’histoire.”