Les trois facilitatrices ont cru bon, peut-être, de prendre leur bâton de pèlerin pour tenter de résoudre la crise née de la décision du chef de l’Etat, colonel Mamadi Doumbouya, d’accorder aux gouverneurs les prérogatives de nommer les chefs des quartiers et des districts.
Ce décret du colonel Mamadi Doumbouya a irrité les acteurs sociopolitiques y compris ceux membres du cadre du dialogue qui estiment que c’est « un recul de la démocratie à la base » que de faire nommer les chefs des quartiers par les gouverneurs.
La démarche des anciennes ministres, Makalé Traoré, Aicha Bah et Joséphine Leno s’est heurtée à un refus catégorique de certains acteurs de la Conférence des coalitions et faîtières de la société civile membres du Cadre du dialogue inter-guinéen qui ont tout simplement décidé dans leur majorité de bouder la rencontre initialement prévue, mardi 22 août 2023. Un désaveu donc pour celles dont on accuse à tort ou à raison d’avoir voulu profiter de cette situation pour se donner une place au soleil et faire valoir leur position sur l’échiquier politique guinéen.
D’ailleurs, les facilitatrices sont-elles compétentes sur cette question dans la mesure où la décision du chef de l’Etat viole le Code électoral qui prévoit que les chefs quartiers et présidents des districts sont nommés au prorata des résultats des élections communales.
A quelque chose malheur est bon, dit-on. Ce désaccord entre elles et les acteurs du cadre de dialogue démontre la fragilité des relations entre l’équipe de Makalé Traoré et les acteurs pro junte. Cette situation réconforte ainsi les Forces vives de Guinée dans leur refus de s’associer à ce simulacre de dialogue entre le Cnrd et les acteurs sociopolitiques du pays.
Il faut rappeler que l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), l’Union des forces républicaines (UFR), le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) et le Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg Arc-en-ciel), le parti du président Alpha Condé, renversé en 2021, continuent d’exiger la création d’un cadre de dialogue inclusif sous la médiation de la Cédéao.