Le président du parti UGDD suit avec “préoccupation” la situation sociopolitique qui prévaut au Niger depuis le renversement du régime de Mohamed Bazoum.
Interpellé sur la question, Pépé Francis Haba dit avoir une position partagée entre joie et inquiétude. Même s’il estime que la CEDEAO doit remporter la bataille qui l’oppose à la junte nigérienne, le leader politique dit ne pas être favorable à l’idée de l’intervention militaire à Niamey.
“Il est difficile en tant que démocrate d’être supporteur d’une intervention militaire, mais la situation qui prévaut au Niger est exceptionnelle. Pour moi, la CEDEAO aussi doit adapter des mesures exceptionnelles, elle doit passer par le dialogue, utiliser la voie diplomatique afin de trouver une solution”.
Le président de l’UGDD soutient la CEDEAO dans sa démarche pour la réinstallation de Mohamed Bazoum dans ses fonctions de chef d’État. Plus loin, Pépé Francis Haba alerte sur les conséquences d’une intervention militaire dans la sous-région.
“La CEDEAO joue avec sa crédibilité au Niger, parce que si le coup d’État passe au Niger, si la CEDEAO ne parvient pas à restaurer l’ordre constitutionnel, ce que ça favorise la course aux rébellions en Afrique de l’Ouest. Les gens vont se dire désormais pour avoir le pouvoir en Afrique, il faut passer par les armes. C’est pourquoi, la CEDEAO doit tout mettre en œuvre pour que la démocratie revienne au Niger”, insiste-t-il.
Pour cet acteur politique, ce qui se passe avec la récurrence de ces coups d’État en Afrique, n’est nullement l’avis des peuples africains. C’est plutôt la décision de quelques personnes qui malheureusement sont en train de “tirer” les pays vers le bas.
Sur le cas précis du Niger, le patron de l’UGDD souligne qu’un “pays qui tire l’essentiel de ses ressources de la communauté internationale ne doit pas se permettre de déstabiliser l’Afrique. Parce que si le Niger est déstabilisé c’est tout le continent qui est déstabilisé”.