Les défis de l’urbanisation en Afrique de l’Ouest notamment en Guinée, Mali, Niger et Tchad était au centre d’une Vidéo-conférence organisée, par la Banque mondiale ce mercredi 20 juin à l’intention des journalistes desdits pays.
Cette rencontre régionale avec la presse, organisée à l’occasion de la sortie du 5e volet du rapport intitulé «bilan économique (AFCW3)», vise à susciter un débat public sur des évolutions macro-économiques et structurelles pour soutenir la réduction de la pauvreté. «Cette nouvelle série de rapports est devenue un vecteur novateur pour la Banque mondiale et pour la région AFCW3 (Afrique centrale et occidentale) en particulier. Elle vise à informer les médias et à proposer des réformes prioritaires qui ne sont pas encore enregistrées ni débattues dans ces pays», a souligné Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour Tchad, Guinée, Mali et Niger.
Le rapport consacre une bonne partie au défi urgent de l’urbanisation au sahel plus particulièrement en Guinée, au Mali et au Niger. «Le sahel connaît actuellement une urbanisation rapide et désordonnée. Les capitales Bamako, Conakry et Niamey dominent le paysage urbain national. Dans chacun de ces 3 pays, la capitale revêt une importance économique considérable. Par exemple, Bamako représente environ 34% du Pib , tandis que Conakry et Niamey représentent chacune environ 27% du Pib de leur pays respectif», souligne Mme Kane.
Le cas spécifique de la Guinée
Bien que dotée d’un héritage historique riche, avec des ressources naturelles abondante et une croissance rapide de la population ( 12,4 millions en 2016), le plus grand potentiel hydroélectrique d’Afrique de l’Ouest ( estimé à 6000 Megawatt), la Guinée a toujours du mal à amorcer un véritable développement.
Selon le spécialiste des analyses de la pauvreté, Yele Batana, le taux de fécondité (5 naissance par femme) et une population majoritairement âgée de moins 24 ans pourraient engendrer un dividende démographique.
Malgré ses atouts, le pays reste parmi les plus pauvres et les moins compétitifs du monde. Et la pauvreté qui ne cesse d’augmenter affecte près de 60 % de la population en 2014.
L’urbanisation sauvage
Il ressort du rapport de la Banque mondiale qu’en Guinée, l’urbanisation a été mal gérée et que les bénéfices économiques de la dynamique d’agglomération restent aléatoires. «Cette urbanisation désordonnée s’est caractérisée par une planification urbaine défaillante, une absence d’investissements clairs et rapides dans les infrastructures et une mauvaise gestion des déchets naturels. La triple congestion routière, des bidonvilles et de la pollution a entravé les investissements dans l’immobilier. Les lacunes de la réglementation foncière et la fragilité du droit foncier n’ont fait qu’aggraver le problème».
De nos jours, la fourniture des services urbains de base et du développement des infrastructures sont devenus un véritable défi du fait de l’expansion de Conakry à travers sa péninsule et au-delà de ses frontières et les nombreux bidonvilles qui en résultent.
La Banque mondiale invite les autorités de la Guinée à faire face aux contraintes de capacité au niveau des autorités locales et à l’insuffisance des budgets municipaux afin de répondre aux besoins de la population. Et elle suggère qu’avec l’afflux de migrants ruraux, le pays actualise son cadre juridique pour répondre aux questions foncières et autres préoccupations urbaines ainsi qu’à un manque de réglementation et de normes de sécurité concernant les bidonvilles et les logements à loyer modéré.