De retour à Conakry après un mois de séjour à l’intérieur du pays dans le cadre de l’immersion gouvernementale, le Ministre des mines et de la géologie a dressé le constat fait par son département dans la Guinée profonde.
Selon Moussa Magassouba, le constat est déplorable notamment en ce qui concerne les infrastructures routières indispensables pour le développement d’un pays.
“On ne peut parler des mines sans parler d’infrastructures routières. C’est mon premier constat. Il y a aussi d’autres aspects sociocommunautaires et miniers. Quand une route n’est pas profilée avec un tracé dessiné, ce n’est pas une route. C’est un passage. Le cas de Lébékéré (à Mali, ndlr) est illustratif. Cinq heures de route sur une distance de 45 kilomètres. Donc, l’état des infrastructures routières est déplorable”, a déploré le ministre à l’entame.
Dans la région administrative de Labé, il dit être marqué par la réalité de Lébékéré, une sous-préfecture située à 45 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Mali, qui est l’une des sous-préfectures la plus enclavée du pays.
“J’ai eu à pratiquer beaucoup de mauvais reliefs, mais jamais, je n’ai pratiqué un passage aussi méfiant que celui qui lie Lébékéré à la commune urbaine de Mali. C’est dans cette localité qu’un gisement de calcaire a été découvert dans les années 1966 par des géologues russes. Et la pause de la première pierre a été faite déjà par le tout premier Premier Ministre de notre République indépendante en la personne de son Excellence feu Lansana Béavogui. Nous avons eu la chance, mon équipe et moi, de visiter ce gisement”, a ajouté Moussa Magassouba.
Au micro de nos confrères de Guineenews, le patron du département des mines a exprimé sa satisfaction suite à sa tournée à l’intérieur du pays, qui lui a permis de découvrir la réalité que vivent les Guinéens.
“Nous avons aussi découvert des sociétés qui essaient seulement de faire le minimum pour ces communautés riveraines. Nous avons découvert des sociétés qui ont sérieusement besoin d’être améliorées. Et à ces sociétés-là, nous avons lancé des messages y compris des délais pas plus de dix jours à chacune d’améliorer les conditions de vie et de travail de nos concitoyens au risque de voir leurs sociétés fermées”.
Plusieurs localités des villes de l’intérieur du pays cohabitent avec des sociétés minières, notamment en Basse Guinée.
Malheureusement, ces communautés ne reçoivent rien de ces sociétés. Pourtant, elles achètent les agrégats au même prix que tout le monde regrette le Ministre Magassouba.
“J’ai déjà communiqué avec le Directeur du Fonds d’Investissements Miniers, nous avons donné deux options aux sociétés. Elles auront le choix de rabaisser à l’instant T même le prix aux communautés riveraines pour ces agrégats et je dois aller vérifier avec ces communautés ou alors la seconde option, la Guinée impose automatiquement quatre dollars par m3 au lieu de deux dollars. Le trésor n’attend que le Ministère des Mines. Les gens verront d’ici une année les recettes qui vont rentrer au trésor public par les carrières”, a-t-il conclu.