Le débat sur le viol d’une patiente dans une clinique privée de la place, s’intensifie dans la capitale Conakry. Selon des informations qui circulent dans la cité, ce sont des médecins qui auraient profité de la perte de conscience de la dame M’mah SYLLA, pour abuser d’elle. Une accusation que le Président du conseil national de l’ordre des médecins ne digère pas. Pr Hassan BAH parle plutôt de «délinquants sexuels».
Dans sa communication chez nos confrères de FIM FM, Pr Hassan BAH a tenu à préciser qu’aujourd’hui, ce n’est pas un secret pour dire qu’il y a des non médecins qui exercent la profession médicale. «Ça c’est très clair». Le médecin ajoute qu’il y a aussi des médecins qui exercent les activités médicales dont ils n’ont pas la compétence. «En tant qu’un médecin, lorsqu’on me dit qu’un médecin a commis un viol, la question que je me pose est de savoir réellement s’il s’agit d’un médecin ? Parce qu’un médecin c’est quand même une personne qui a une formation, qui a une éthique. Et je vous rappelle que l’enseignement de l’éthique et la déontologie médicale est un enseignement structuré au niveau de la faculté. C’est pour cette raison que je pense qu’il ne s’agit pas de dire que ce sont des médecins qui ont violé. Ce sont des délinquants sexuels qui ont procédé à une agression sexuelle dans l’exercice illégal de la profession médicale».
Selon ce médecin, l’infraction dans cette affaire de viol, ce n’est pas le fait d’être médecin, mais plutôt «c’est le viol. Et le fait d’être médecin, peut être considéré par les juristes comme une circonstance aggravante. Parce qu’il a bénéficié de l’autorité qu’il a vis-à-vis de la victime, qui est malade , donc qui est en position de vulnérabilité, pour procéder à cet acte. Il faut reformuler la chose, il ne faut pas dire que c’est un médecin qui a violé, parce qu’il ne s’agit pas d’un procès contre les médecins. Il s’agit d’un procès contre un agresseur sexuel, un délinquant sexuel. Tous ceux qui portent la blouse ne sont pas des médecins.»
Par ailleurs, le patron du Conseil national de l’ordre des médecins affirme son soutien à la victime. Il précise que la réglementation du secteur de la santé émane du ministère de tutelle, donc c’est à lui de décider de la fermeture de la clinique où l’acte s’est produit, car, dit-il, «c’est lui qui délivre les agréments aux cliniques privées».
Mamadou Saïdou DIALLO