L’ONG Human Rights Watch accuse les forces de sécurité tunisiennes d’avoir commis de “graves abus” contre des migrants noirs africains. Elle appelle l’Union européenne à suspendre le soutien à ce pays dans la lutte contre l’immigration irrégulière.
«La police, l’armée et la garde nationale tunisiennes, y compris les garde-côtes, ont commis de graves abus à l’encontre de migrants, de réfugiés et de demandeurs d’asile africains noirs», a déclaré Human Rights Watch.
Selon l’ONG, parmi les abus documentés figurent «des passages à tabac, le recours à une force excessive, certains cas de torture, des arrestations et détentions arbitraires, des expulsions collectives, des actions dangereuses en mer, des évictions forcées, ainsi que des vols d’argent et d’effets personnels.»
Dans sa publication faite ce mercredi, l’ONG estime que ces “graves abus” commis ces derniers mois contre les migrants africains noirs, devraient inciter l’Union européenne à «cesser son soutien» à ce pays dans la lutte contre l’immigration irrégulière.
HRW précise avoir recueilli plus de 20 témoignages de «victimes de violations des droits humains aux mains des autorités tunisiennes», a-t-elle mentionné dans un communiqué dans lequel elle dénonce les agissements “de la police, des militaires, des garde-côtes”.
Parmi les migrants interrogés par HRW, il y a des demandeurs d’asile et réfugiés. Neuf d’entre eux étaient rentrés dans leur pays à bord de vols de rapatriement d’urgence en mars, tandis que huit étaient restés à Tunis, la capitale tunisienne, ou à Sfax, une ville portuaire située au sud-est de Tunis. Sept d’entre eux faisaient partie des quelques «1 200 Africains noirs expulsés ou transférés de force par les forces de sécurité tunisiennes aux frontières terrestres avec la Libye et l’Algérie au début du mois de juillet.»