Le procès contre le Commandant AOB, Mme Fatou Badiar Diallo et Jean Guilavogui, tous poursuivis pour attentat à la sûreté de l’Etat s’est poursuivi ce lundi 18 juin 2018, au tribunal de première instance de Dixinn. Après plusieurs audiences marquées par des débats sur la forme et la comparution du commandant AOB, le tour a été aux deux accusés de rendre public leur version des faits.
Seuls déténus dans cette affaire de tentative de coup d’Etat contre la personne du président de la république, ces deux autres inculpés ont nié en bloc les faits qui leurs sont reprochés.
Dès à l’entame de cette audience, dans une salle calme, quelque peu remplie d’un auditoire passionné du dossier, Mme Fatou Badiar commence à narrer sa version dans un air plutôt serein. Avec quelques troubles de mémoire, elle déclare ne pas trop se rappeler de l’événement avant de répondre finalement aux questions du président du tribunal.
“Je ne connais rien de l’attaque du domicile du président! Quand ça s’est produit j’étais au village pour ma fin de veuvage” a expliqué Fatou Badiar avant de se poser la question ” je me demande toujours comment je me suis retrouvée dans cette affaire?”.
Déclarant n’étant pas en contact avec aucun de ses coaccusés (notamment le commandant AOB) depuis au temps du Feu président Lansana Conté, cette seule femme inculpée impute son mauvais sort au fait qu’elle se soit “entourée de personnes des services de renseignement” qui l’on “embarquée dans le problème”.
Clamant toujours son innocence, elle a par ailleurs dénoncé des faits de tortures physiques et morales qu’elle a subi et laissé la place à Jean Guilavogui, qui a tout de suite placé son sort sur le destin: “je ne sais rien, mais le destin est inévitable” a-t-il déclaré.
Ce troisième inculpé qui avait perdu son bras gauche lors de cette attaque du domicile du président le 19 juillet 2011, a à son tour placé son argumentaire sur un de ses frères de par sa filiation (du nom d’Emile Guilavogui) , qui l’aurait embarqué dans cette attaque du domicile du président.
“Posez la question à Emile et le lieutenant Bobo pourquoi il m’ont embarqué dans ça” a-t-il rétorqué à la question du président du tribunal, à savoir les raisons de sa présence sur les lieux. Et d’ajouter qu’il a été trahi par son frère qui l’avait juste demander de l’accompagner faire un retrait d’argent le soir de l’attaque.
En lieu place du retrait d’argent, il s’est retrouvé piégé dans un groupe de militaires, avec lesquels il est resté jusqu’à l’explosion d’une grenade, qui lui a été remis par le lieutenant Bobo dans sa main.
Ainsi, après des heures de narration, l’audience a été finalement suspendu et renvoyé le 02 juillet prochain, pour la poursuite des débats.