Emmanuel Macron dit vouloir la « défaite » de la Russie en Ukraine, mais sans « l’écraser ». Ces propos ont été tenus par le président français à quelques journalistes, lors de son retour de Munich où il assistait à la conférence annuelle sur la sécurité. Devant trois médias français, le JDD, le Figaro et France Inter, Emmanuel Macron a, semble-t-il, voulu repréciser ses positions.
Lors de la conférence à Munich, Emmanuel Macron a parlé « d’intensifier l’aide » militaire à l’Ukraine, il a souhaité que la Russie « échoue » et précisé que « l’heure du dialogue n’était pas venue ».
Un peu plus tard, devant quelques journalistes, il a dû repréciser sa pensée : oui, il « veut la défaite de Moscou, mais sans l’écraser, ce ne sera jamais la position de la France (…) Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est que l’Ukraine mène une offensive militaire qui perturbe le front russe afin de déclencher le retour aux négociations ».
Poutine reste l’interlocuteur privilégié
Ces déclarations sont finalement dans la continuité de ce que le président français avait dit en mai dernier : il ne faut pas humilier la Russie, car il sera nécessaire de négocier un jour, propos qui lui avaient été reprochés, par l’Ukraine notamment.
Concernant enfin Vladimir Poutine, Emmanuel Macron estime qu’il reste l’interlocuteur privilégié. Les autres options lui apparaissent « pires », si on songe par exemple au patron de la milice Wagner. Quant à une solution démocratique qui émergerait de la société civile russe, « je le souhaite vivement », dit le chef de l’État, « mais je n’y crois pas vraiment ».
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Des chars légers livrés «dès la fin de la semaine prochaine» à l’Ukraine
Des chars de combat légers AMX-10 seront livrés « dès la fin de la semaine prochaine » à l’Ukraine, a annoncé dimanche 19 février le ministre français des Armées Sébastien Lecornu dans un entretien au Parisien, sans en préciser le nombre. Ces livraisons coïncideront ainsi avec le premier anniversaire de l’invasion de la Russie en Ukraine, survenue le 24 février 2022.
Début janvier, le président français Emmanuel Macron avait annoncé la décision d’envoyer ces chars, dans le cadre d’une montée en gamme des équipements livrés par l’Otan à l’Ukraine, après de longs mois de réticences par crainte de pousser Moscou à l’escalade. Le président français n’avait alors pas précisé le nombre de chars qui pourraient être envoyés. « J’assume de ne pas dire le nombre, pour ne pas donner une information stratégique à la Russie », a souligné le ministre des Armées au quotidien français. Il a en revanche indiqué que les formations des Ukrainiens à ce nouvel équipement étaient « sur le point de s’achever », d’où la livraison « dès la fin de la semaine prochaine ».
S’agissant de la livraison potentielle d’avions de combat réclamés avec force par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Sébastien Lecornu souligne qu’il n’y « pas de tabou » mais pointe la complexité des « questions logistiques et pratiques ». Le ministre français n’exclut pas par ailleurs de former des pilotes, à l’instar des Britanniques.
Enfin, il a défendu la position de la France de maintenir « des canaux de discussions avec les Russes à chaque fois où cela était utile », faisant écho aux propos d’Emmanuel Macron.
RFI