Deux jours après l’enlèvement des enfants de l’artiste et homme politique Eli Kamano par des individus non identifiés, les réactions se multiplient, tant du côté des acteurs politiques que des organisations de défense des droits humains. Tous pointent un climat sécuritaire jugé de plus en plus préoccupant.
Dans une déclaration rendue publique ce mardi, dont Guinée360 a obtenu copie, l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) fait part de sa profonde indignation et appelle les autorités à agir de toute urgence.
L’organisation dénonce fermement la persistance de menaces visant des opposants ou leurs proches. « L’OGDH exprime sa vive préoccupation face à la persistance de pratiques d’intimidation, d’enlèvements et d’atteintes à la sécurité, visant principalement des voix dissidentes ou les membres de leur famille, dans un contexte déjà marqué par une dégradation préoccupante des libertés publiques. »
L’OGDH rappelle par ailleurs les engagements internationaux de la Guinée en matière de respect des droits fondamentaux. « La Guinée est État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), textes qui garantissent notamment : le droit à la vie (articles 6 du PIDCP et 4 de la CADHP) ;
le droit à la liberté et à la sécurité de la personne, et la protection contre toute forme d’arrestation ou de détention arbitraire (articles 9 du PIDCP et 6 de la CADHP). »
Ces droits, souligne-t-elle, sont également consacrés par la nouvelle Constitution, notamment dans ses articles 8, 9 et 10, qui portent sur le respect de la dignité humaine, la liberté individuelle, l’inviolabilité de la personne et la protection contre les actes arbitraires.
Face à la « gravité des faits », l’OGDH formule plusieurs exigences à l’attention des autorités. Elle « en appelle aux autorités judiciaires afin qu’elles engagent sans délai une enquête sérieuse, impartiale, en vue de faire toute la lumière sur l’enlèvement des enfants de Monsieur Elie Kamano, ainsi que sur toute autre affaire similaire ;
Exige des autorités compétentes qu’elles communiquent régulièrement et avec transparence sur l’état d’avancement des enquêtes concernant toutes les autres victimes de ces pratiques, contraires aux principes de l’État de droit ;
Rappelle l’obligation de l’État de garantir la sécurité de toutes les personnes vivant en Guinée dans le respect des lois et règlements en vigueur. »
L’organisation conclut en réaffirmant sa détermination à défendre les droits humains dans le pays. « L’OGDH réaffirme son engagement indéfectible en faveur de la promotion et de la protection des droits et libertés fondamentaux en Guinée, et demeurera vigilante quant à l’évolution de cette affaire. »


