Le chef de la délégation de l’Union européenne, Josep Coll, a présidé, ce jeudi 17 octobre 2019 à Conakry, une réunion des opérateurs économiques européens implantés dans le pays en prélude à la création de la Chambre de commerce européenne (Eurocham-Guinée).
A l’image de la Chambre de commerce européenne en Côte d’Ivoire (Eurocham-Ci), ou d’Eurocham-Benin, Eurocham-Guinée a pour objectif principal de représenter la communauté des affaires européennes et de faciliter l’activité des entreprises d’origine européenne ou à capitaux européens dans le pays tout en favorisant les échanges industriels et commerciaux entre l’Europe et la Guinée.
«Notre volonté, c’est de créer une plateforme où tout le monde a sa place, où les intérêts économiques, commerciaux et industriels européens sont exposés. Nous avons de chambre de commerce dans plusieurs pays à travers le monde, en Afrique notamment, au Bénin, en Ethiopie et en Côte d’Ivoire. Donc, je ne pense pas que la Guinée devrait être à la traine de cet instrument qui nous permettra à tous d’être mieux représentés, d’avoir un socle où nous pouvons bâtir des stratégies pour défendre notre présence dans ce pays. Il ne s’agit pas d’exclure d’autres, mais simplement de se faire une place au soleil au titre de l’Union européenne. Il y a des initiatives très louables menées par certains Etats membres, mais je pense qu’ensemble, on sera plus fort. La vocation de l’Europe ce n’est pas de se présenter diviser, mais de se présenter ensemble», a déclaré le chef de la délégation de l’Union européenne en Guinée, Josep Coll en annonçant la tenue de l’assemblée générale en décembre prochain pour la mise en place effective de cette plateforme.
Quant à lui, l’ambassadeur d’Espagne en Guinée, José Leandro Consarno Guardiola, a affirmé que cette chambre sera un instrument fondamental pour la promotion des entreprises européennes en Guinée. «C’est vrai qu’il y avait déjà certaines associations qui ont été créées au niveau de certains pays de l’Union européenne, mais l’Union européenne est un groupe de pays et plus nous sommes nombreux, plus nous aurons d’influence pour intervenir sur le marché guinéen», a-t-il affirmé tout en précisant, toutefois, qu’il ne s’agit pas de faire la concurrence aux chambres de commerce nationales existantes.
Arrivée en Guinée il y a quelques semaines, l’ambassadeur d’Allemagne, Ulrich Meier Tesch, a fait constater que la présence des entreprises allemandes en Guinée laisse à désirer. «Il y a quand quelques petites et moyennes entreprises qui essaient de chercher des possibilités d’activités et qui contactent l’ambassade, malheureusement, nous n’avons pas la capacité de leur fournir tous les renseignements nécessaires pour les soutenir dans leurs projets. Ce qui fait que quand j’ai appris ce projet d’Eurocham, je me suis dit que c’est exactement ça qu’il faut pour que les entreprises allemandes puissent se renseigner sur les possibilités de marché. C’est la raison pour laquelle je suis très heureux et je souhaite plein succès à cette initiative».
Pour le président du Club des investisseurs français en Guinée (Cifeg), Jean Michel Natrella, la création d’Eurocham-Guinée est «une initiative fort intéressante» parce que c’est «une passerelle essentielle pour nos entreprises européennes qui sont présentes en Guinée».
«Je pense que nous allons tous travailler pour que la force de représentation de l’Europe vis-à-vis des différentes administrations et des ministères, en fonction de problèmes communs qu’on peut avoir puissent être mieux débattus, exposés avec plus force et de volonté via la Chambre de commerce européenne», a souhaité Jean Christophe Tranchepain, directeur pays du groupe Bolloré et membre du bureau.
Si les autorités guinéennes ont brillé par leur absence à cette cérémonie, c’est, selon M. Alexandre Camara, juge au Tribunal de commerce de Conakry, c’est parce qu’«il y a des représentants des chambres de commerce locales qui ont pensé que c’était une concurrence qui leur était faite sur le territoire guinéen».
Et c’est pourquoi, le président d’Eurocham Guinée, Aly Therian se dit conscient des difficultés qui l’attendent. « Aujourd’hui, nous avons franchi une étape, mais il y a encore de chemin à faire. Donc, on ne va pas essayer de dormir, on va continuer à se battre parce cette chambre de commerce existera en Guinée pour l’avenir de beaucoup de sociétés. Aujourd’hui, individuellement, j’accompagne beaucoup de sociétés pour leur problème personnel, mais je vous avoue ce n’est pas du tout facile. Mais en étant une institution, on peut facilement les accompagner», a-t-il conclu.