Sous la pression des manifestations incessantes du Front National pour la Défense de la Constitution (Fndc) contre le projet de changement constitutionnel, le parti au pouvoir crie à un coup d’Etat latent contre le régime d’Alpha Condé.
En Guinée, le débat politique est polarisé par les pros et anti 3e mandat pour Alpha Condé. Le FNDC se voit accusé par la mouvance présidentielle de connivence avec certains éléments de l’armée pour renverser le pouvoir.
« Au moment où le Front national est en train de mettre des structures sur toute l’étendue du territoire, au moment où ils se donnent les mains pour s’attaquer aux biens des gens et ainsi provoquer un climat de panique et de violence sur toute l’étendue du territoire. Au même moment, ils se mettent en rapport avec certaines composantes des forces armées pour que demain, quand il y a des troubles généralisés que ces groupes de militaires prennent le pouvoir. Voilà ce que veut le front national», accuse le député du Rpg arc-en-ciel, Mohamed Lamine Kamissoko.
Ce n’est pas la première fois que des opposants et des acteurs de la Société civile soient accusés de tentative de déstabilisation du régime en place. En guise de rappel, le président de la République avait aussi accusé nommément Aboudrahmane Sano de la PCUD d’avoir voulu profiter de la grève des enseignants pour renverser le gouvernement.
«La grève des enseignants l’année dernière, il y avait quelque chose derrière. C’était de gens qui pensaient qu’ils peuvent renverser le gouvernement en s’appuyant sur certains militaires. En tête Sano de la PCUD, un petit bandit comme ça-là qui exploite ses travailleurs qui ne les paient pas. Et qui après, n’a pas honte de m’écrire, président, pardon aide-moi (…). Voilà quelqu’un qui se présente comme combattant et qui dès qu’il y a un petit problème, court pour demander pardon. Ils ont pensé qu’ils peuvent compter sur certains militaires pour faire un coup d’Etat. Le chef d’Etat-major de l’armée de terre, de l’armée de l’air, de la marine, car l’armée est une armée républicaine qui est derrière le pouvoir», avait lancé Alpha Condé, dimanche 24 mars 2019, au siège du Rpg arc-en-ciel.
En mai 2018, également, le chef de l’Etat avait porté les mêmes accusations contre les syndicats qui avaient manifesté contre l’augmentation du prix du carburant. «Ce n’était pas seulement la grève c’était une tentative de coup d’État. Certains éléments de la société civile se voyaient déjà premier ministre de la transition», a révélé le président Alpha Condé.
En août 2013, Alpha Condé avait aussi accusé des opposants notamment le chef de file, d’être de connivence avec le milliardaire Israélien, Beny Steinmetz, de vouloir déstabiliser son régime.
Par ailleurs, même si d’aucuns pensent que toutes les situations signalées ci-haut ne sont pas justifiées, l’opinion retient tout de même la tentative supposée ou réelle de coup d’État au domicile du président de la République dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011, à Kipé, dans la Commune de Ratoma.
Il sera difficile de confirmer si toutes ces accusations de tentative de coup d’État que la mouvance présidentielle porte contre les opposants et certains acteurs la société civile, sont réelles ou tout simplement supposées.