Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit devant le tribunal criminel de dixinn, délocalisé à la cour d’Appel de Conakry, avec l’audition des témoins. Ce mercredi 17 janvier 2024, c’est Fodéba Isto Keira, ministre des sports au moment des faits qui a comparu.
Après son récit des événements, cet ancien ministre sous le CNDD a tenté d’éclairer le tribunal sur la rénovation du stade du 28 septembre qui devait intervenir après le massacre. Il reconnaît avoir ordonné à Guicopres, une entreprise privée, de procéder à des travaux de réfection de quelques parties du stade qui ont été endommagées.
Contrairement à certains témoins qui ont affirmé que ces travaux ont été effectués pour faire disparaître les traces des évènements, Fodéba Isto Keira soutient plutôt que c’est parce que le stade devrait abriter un match de football, le 11 octobre 2009.
«Malheureusement la FIFA et la CAF ont écrit à la Fédération guinéenne de football pour notifier que le match qui était prévu le 11 ne pouvait plus avoir lieu en Guinée à cause du massacre du 28 septembre et que désormais le match est délocalisé à Accra (…) Les travaux de rénovation ont été stoppé vu que le match a été délocalisé. Ce travail a été fait, mais après», a-t-il précisé.
D’après son témoignage, c’est 10 jours après le massacre qu’il s’est rendu au stade pour s’assurer que le match, entre la Guinée et le Burkina Faso pouvait se jouer sur la pelouse. Sur place, il dit avoir constaté des chaussures éparpillées par-ci, par-là et des traces de balles sur les différents murs du stade.
«J’ai entendu dire ici qu’on est venu laver du sang et mettre la peinture, non, les peintures du stade sont restées telles. La rénovation a eu lieu un mois après», a insisté le témoin.
A la question de savoir s’il avait reçu des instructions de la hiérarchie pour engager ces travaux de rénovation dans le but de faire disparaître les preuves, l’ancien ministre répond par la négative. «Je n’ai reçu aucune instruction, c’était juste pour rendre notre terrain opérationnel pour ne pas que notre match soit délocalisé et malheureusement le match a été délocalisé ».
Le témoignage de Fodéba Isto Keira se poursuit avec les questions des avocats des différentes parties au procès.
