Le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Aly Touré, a saisi la Cour suprême à l’effet de clarifier son arrêt N°008 du 25 juillet 2023 sur la mise en liberté ‘‘mal interprété ou confus pour certaines parties’’ impliquées dans le dossier de l’ancien ministre de la Défense, Mohamed Diané.
Interrogé par Fim Fm, le procureur Aly Touré a expliqué l’arrêt de la Cour suprême ne pose aucun problème à son niveau. « L’arrêt ne prête nullement à la confusion», a-t-il laissé entendre.
« J’ai saisi la Cour suprême parce que tout simplement j’ai constaté que les spécialistes du droit, eux-mêmes, je ne sais pas si c’est de mauvaise foi, sont en train d’empoisonner, d’intoxiquer la population par rapport à la portée de cet arrêt. Dans les médias et les réseaux sociaux, les avocats de l’autre partie sont en train de manipuler l’opinion et dire des choses qui ne sont pas dans l’arrêt. C’est pourquoi, puisque je ne suis pas l’auteur de cet arrêt, je voudrais que la cour suprême soit plus explicite pour qu’ils comprennent afin d’arrêter d’intoxiquer la population. C’est tout», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : «Il y a une demande de liberté qui a été introduite au niveau de la chambre de l’instruction de la Crief. La chambre a statué là-dessus et a ordonné la libération de Dr Diané. Le ministère public représenté par le parquet spécial près de la CRIEF a relevé appel de cette décision. Nous sommes venus donc devant la chambre spéciale pour le contrôle de l’instruction. Cette chambre a confirmé l’ordonnance de la chambre de l’instruction. Je suis allé en cassation pour que la Cour suprême casse l’arrêt de la chambre spéciale de contrôle l’instruction avec des motifs que j’ai évoqués dans ma requête. Dans l’examen de ce pourvoi, la Cour suprême a statué. Et tous les bons juristes savent qu’une décision de justice contient deux parties à savoir, les motifs et les dispositifs. L’article 244 du Code de procédure pénale dit lorsqu’une juridiction de jugement est saisie, il revient à cette juridiction-là de statuer sur la liberté. Parce que la liberté est une procédure qui peut être demandée à toute époque de la procédure. La cour suprême a statué ‘‘sans objet’’ l’examen de ce pourvoi. L’examen de ce pourvoi est sans objet dès lors que les mêmes choses peuvent être demandées devant le juge de fond qui est compétent», a-t-il rencheri.
Aly Touré réfute les accusations selon lesquelles il s’oppose à ce que les anciens dignitaires sortent de prison. «Je m’oppose aux conditions dans lesquelles les libertés ont été accordées. En tant que magistrat du ministère public on ne peut pas me dénier ce droit. Ce n’est pas possible parce que je suis partie au procès et je tiens ces attributions du Code de procédure pénale », s’est-il défendu.
A l’instar des autres anciens dignitaires, Dr Mohamed Diané est accusé des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption et complicité.