Le gouvernement guinéen, à travers le ministère de l’Environnement a annoncé l’interdiction de la coupe abusive et le transport du bois sur toute l’étendue du territoire national. A Conakry, cette décision vient apparemment chambouler les conditions de travail de certains menuisiers, selon leurs témoignages.
«A part le bois, nous on ne peut pas manger. On est la pour travailler et faire le meuble. Cette décision du gouvernement va beaucoup nous fatiguer(…)». Ceci est le cri de cœur de Moussa Diallo, rencontré devant son atelier de menuiserie à Taouyah, dans la commune de Ratoma.
Comme lui, plusieurs autres ouvriers se retrouvent face aux mêmes préoccupations. Cependant, prendre une telle mesure ne ferait qu’aggraver leur situation, explique notre interlocuteur.
«Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Le prix de notre matériel est cher et le prix du bois aussi est devenu très cher. Actuellement, nous achetons une planche à 70 mille Gnf. Si c’est un madrier, le prix de situe entre 800 à 850 milles Gnf. Le prix d’un paquet de pointe quant à lui, se discute à partir de 25 mille Gnf. Un kilo de verni aussi, est à 30 mille Gnf. Quand tu dis à un client d’acheter un lit à 1 800 000 Gnf, il te dira que c’est trop. Nous travaillons dans des conditions difficiles…», a déploré Moussa Diallo.
La décision d’interdiction de la coupe et du transport du bois, fait suite à un constat fait par les autorités, qui révèle que des opérations clandestines de coupe abusive se déroulent dans les forêts à travers le pays.
Par la même occasion, le gouvernement guinéen a annoncé l’interdiction de la délivrance de permis de coupe et de transport de bois jusqu’à nouvel ordre.
Madeleine Kotus