Après son arrestation ce jeudi 15 mai 2025, le secrétaire permanent du RPG Arc-en-ciel, Dr Sékou Condé, a passé sa première nuit en garde à vue au commissariat central de Gbessia. L’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel dénonce une violation de ses droits.

Joint par notre rédaction, Marc Yombouno, ancien ministre du Commerce et membre influent du RPG, a déploré l’interpellation de Dr Condé qu’il juge “arbitraire”. Selon Marc Yombouno, les raisons de l’arrestation de ce cadre du RPG restent pour le moment floues. “Jusqu’à présent, même son avocat ne connaît pas les motifs de l’interpellation. Apparemment, il a été placé en garde à vue, sans aucun contact avec lui jusqu’ici,” a-t-il précisé.

Marc Yombouno a par ailleurs dénoncé la manière dont l’opération s’est déroulée, en évoquant une atteinte au droit de réunion et à la propriété privée : “Nous attendons qu’on nous communique les motifs. Ce que nous savons, c’est que notre réaction faisait suite à une déclaration mensongère selon laquelle le parti soutiendrait une tierce personne. Nous avons simplement voulu exercer notre droit de réponse, dans nos locaux. Si désormais, même le droit de propriété n’est plus respecté par les forces de l’ordre, c’est très inquiétant,” a-t-il fustigé.

Il décrit une intervention musclée au siège du parti : “Ils sont entrés à l’intérieur avec violence. Heureusement, nous avions demandé à nos militantes et militants de ne pas répondre. Ils ont ensuite procédé à l’arrestation de notre secrétaire permanent dans l’enceinte même du siège. C’est cela qui nous étonne le plus.”

Interrogé sur d’éventuelles agressions subies par les membres du parti, Marc Yombouno reconnaît des tensions, mais aucun acte grave de violence : “Des femmes ont été bousculées et sommées de quitter les lieux. Gendarmes et policiers sont entrés pour faire évacuer tout le monde. Mais comme les consignes étaient claires – ne pas répondre par la violence – tout le monde s’est replié calmement. Dieu merci, il n’y a pas eu de confrontation.”

Pour le RPG, cet épisode s’inscrit dans un climat politique tendu, où la liberté d’expression et les droits des partis semblent de plus en plus remis en question. Le parti dit attendre les suites judiciaires avec vigilance, notamment après la rencontre prévue ce vendredi entre l’avocat de Dr Sékou Condé et les autorités policières.