Vingt-quatre heures après la sortie du rapport de l’ONG Amnesty International sur la situation des droits de l’homme en Guinée, les autorités guinéennes récusent le document et parlent des faits insuffisamment vérifiés.
À travers les ministères de l’unité Nationale et de la citoyenneté et celui de la justice, le Gouvernement accuse l’Ong de défense des droits Humains d’avoir passé sous silence les progrès réalisés dans la promotion et la réalisation des droits de l’homme en Guinée.
Compte-rendu du Conseil des ministres, ce jeudi 14 novembre 2019.
“Ce rapport alternatif qui voudrait contredire celui élaboré par les autorités guinéennes pour être présenté à l’Examen Périodique Universel (EPU) présente ainsi des faits insuffisamment vérifiés et recoupés et passe volontairement sous silence les efforts et les progrès significatifs réalisés dans la consolidation de l’Etat de droit et dans l’amélioration de la conduite des forces de sécurité dans les opérations de maintien d’ordre.
Amnesty International n’évoque pas les difficultés particulières qui compliquent les procédures judiciaires comme la nature violente et chaotique de certaines manifestations, le désordre immédiat de la scène de crime et le manque de confiance entre certaines populations et le personnel d’application de la Loi.
L’ONG en n’évoquant que superficiellement les efforts fournis dans le cadre légal et réglementaire (adoption d’un nouveau Code pénal, casernement des militaires, utilisation formelle du matériel conventionnel de maintien d’ordre, fouille des policiers et gendarmes avant toute opération pour s’assurer du non-port d’armes létales, etc…) voudrait accréditer l’idée d’un manque total de volonté politique de la part des autorités pour améliorer la situation des Droits humains en Guinée.
Le Conseil a invité les ministres concernés à organiser régulièrement des rencontres avec les médias à l’effet de présenter à l’opinion la situation réelle qui prévaut dans le pays”.
Ce rapport intervient alors que la Guinée est attendue devant le Conseil des droits de l’homme, au mois de janvier 2020 dans le cadre de l’examen périodique universel (EPU).
Dans son rapport publié ce mercredi 13 novembre, Amnesty international parle d’au moins 70 manifestants et passants tués depuis janvier 2015.