La ville de Kankan, située à l’est de la Guinée a enregistré des violences la semaine dernière, qui ont fait plusieurs blessés et des dégâts matériels importants. Ces violences ont visé particulièrement des partisans de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo.
Trois jours après, le calme est revenu dans la ville de «Nabaya», fief traditionnel du RPG Arc-en-ciel, mais des citoyens pour la plupart originaires de la moyenne Guinée ont commencé à quitter la ville.
Si certains pensent que ces violences opposent les militants de l’UFDG à ceux du RPG, pour cet étudiant interrogé sous anonymat, c’est plutôt les ressortissants d’une région qui sont visés.
En fin de cycle à l’université Julius N’Yéréré de Kankan, cet étudiant annonce qu’il se prépare à rejoindre Conakry dans les prochains jours par peur de représailles.
«Je crains d’autres violences dans les jours à venir, raison pour laquelle je vais quitter la ville. J’ai un ami qui a été blessé au niveau du ventre à l’aide d’une machette», a-t-il témoigné.
Pour sa part, Fatima a déjà rejoint sa ville d’origine Pita avec d’autres membres de la ville. Elle annonce qu’un autre groupe est attendu les jours suivants.
«Je suis rentrée à Pita ce mercredi avec une partie de la famille. Les autres arrivent les jours à venir. Toute la maison a été pillée avant d’être incendiée et des motos emportées. C’est les voisins qui nous ont aidés à avoir de quoi porter pour sortir. C’est grâce à l’intervention d’autres voisins qu’on a échappé. Ils sont venus avec des lances-pierres. Il Y a un jeune qui a menacé de tuer ma belle-sœur qui est enceinte. C’est le voisinage qui est venu sécuriser le domicile. Le paradoxe est qu’ils nous prennent tous pour des militants de l’UFDG. Mes parents ont fait plus de 30 ans à Kankan», a-t-elle déclarée
Dans un communiqué publié ce jeudi 15 octobre, le gouvernement à travers le gouverneur de Kankan dément toute persécution d’une ethnie contre une autre.
Cependant, les autorités reconnaissent qu’il y a eu des actes de vandalisme dont ont été victimes des Peulhs mais également des malinkés.
