Le président du parti Union pour le Progrès de la Guinée (UPG) a réagit à la publication ce lundi, des résultats de la base des données du fichier électoral en prélude à la présidentielle du 18 octobre.
Jacques Gbonimy se dit très surpris par ces résultats présentés par la commission électorale nationale indépendante.
L’ancien commissaire à la Ceni affirme que cela ne reflète pas l’état actuel du corps électoral guinéen.
«C’est un étonnement pour moi parce qu’en 2010 on était à cinq (5) millions et quelques, en 2015-2018 on est monté à six (6) millions et quelques. Si aujourd’hui encore on nous donne un fichier qui descend à cinq (5) millions et quelques, ça veut dire qu’on est en train d’aller vers des chiffres qu’on ne maîtrise pas », reagit-il
Poursuivant, Jaques Gbonimy s’interroge sur la sincérité de la démarche de l’institution en charge d’organiser les élections en Guinée.
«Il y a vraiment un aspect d’airement dans le travail que la Ceni est en train de faire sur notre fichier électoral. Il faut reconnaître que notre fichier n’est pas encore stable parce qu’on veut passer par des astuces, par des contournements pour avoir un fichier qui ne reflète pas la réalité des électeurs Guinéens. Ces résultats qu’on nous présente moi ne me rassure pas et ça ne rassure pas les acteurs politiques guinéens », a fait remarquer le président de l’Upg
À la question de savoir si l’état actuel de ce fichier donne l’idée selon laquelle le recensement a été fait sur la base du favoritisme comme l’ont dénoncé certains acteurs politiques, Jaques Gbonimy pense que c’est une réalité qui n’est pas a occulté.
«Quand on analyse profondément ce fichier là, avec les chiffres des différentes régions, cela montre une croissance exponentielle pour certaines régions, et une baisse ou un maintien pour d’autres. Ça veut dire que les régions qui sont restées dans leurs positions habituelles il n’y a pas eu de révision ou de recensement dans ces endroits là», analyse l’opposant
Pour doter la Guinée d’un fichier électoral qui ne fera l’objet d’aucune contestation par les compétiteurs, Jaques Gbonimy propose ceci.
«Il faut que nous revenions à l’audit de 2017 avec les auditeurs internationaux, pour remettre à plat notre fichier électoral. Parce qu’aujourd’hui les solutions de compromis qu’on est en train d’appliquer pour cette opération ne nous permettra pas d’avoir une correction réelle de notre fichier. Parce que les chiffres ne rassurent personne maintenant», a-t-il affirmé
Aller donc à l’élection présidentielle avec ces chiffres présentés par la Ceni la veille de l’ouverture de la campagne électorale constitue un risque pour les partis politiques de l’opposition qui ont décidé de s’engager dans ce processus.
A ceux-là, Jaques Gbonimy demande de tirer toutes les leçons et de faire une analyse approfondie de la situation avant qu’il ne soit trop tard.
«Il revient à ces acteurs qui sont déjà candidats à cette élection, de prendre des dispositions ou de renoncer à leurs candidatures. Je sais qu’ils sont très responsables», conclut-il