À la tête du parti Guinéen pour la Solidarité, la Démocratie et le Développement (PGSDD), l’ancien artiste reegaman, Elie Kamano s’est prêté aux questions de Guinee360.com. Au cours de cet entretien, l’ancien finaliste du prix découverte Rfi, parle de sa formation politique, ses ambitions pour la Guinée, mais aussi de l’actualité socio-politique du pays. Ainsi que de ses rapports avec les différentes composantes de la société Guinéenne.
Guinee360.com: Bientôt sept mois que vous êtes à la tête du PGSDD, comment se porte le parti?
Élie Kamano: Le parti se porte très bien. Nous sommes en train d’installer les antennes du parti à l’intérieur, bien qu’on a pas les moyens comme les autres leaders. Notre particularité, ce que la jeunesse se mobilise et elle comprend qu’il faut prendre ses destinées en mains. À l’issu du congrès qui m’a porté à la tête du parti, j’ai essayé de réorganisé en mettant en place un bureau national et une coordination.
Avez vous un agrément ?
C’est un parti qui a son agrément. Ce n’est pas un parti que j’ai pris pour chercher l’agrément comme mon frère Aliou Bah (principal animateur du mouvement politique Model, Ndlr), que je salue de passage.
L’actualité politique reste dominée par le 3eme mandat. Qu’elle est votre position?
Ce n’est pas pas une question de 3e mandat, Il faut que les Guinéens le comprennent. c’est pour que la population en majorité analphabète se plonge dans cette histoire. Ce que d’autres ne savent pas ce qu’on parle aujourd’hui d’un changement de constitution, qui est différent d’une modification constitutionnelle. Il faut qu’on dise aux guinéens que ce n’est pas un 3ème mandat que le Président Alpha Condé et ses partenaires cherchent, mais c’est une 4eme République. Ce qui lui conduira à rester au pouvoir jusqu’à sa mort. Au PGSDD, ce n’est pas du tout possible. La gerontocratie est aujourd’hui le plus grand mal auquel les guinéens font face. Nous combattons cette manière de faire parce que nous estimons que nous sommes à l’époque de la mondialisation où la jeunesse ne fait plus de cadeaux.
En parlant de partenaires du président de la République, vous faites allusion à qui?
C’est les membres du gouvernement et la mouvance. Tous les membres du gouvernement ont exprimé leur volonté d’accompagner ce changement de constitution. Toute la mouvance à exprimée sa volonté à travers une lettre adressée au président Alpha Condé. C’est un théâtre. C’est une mise en scène où on demande au président de la République de Changer la Constitution. Un jour, un “diable” comme Moalim Touré m’a demandé devant le président Alpha Condé, de les aider à avoir le 3e mandat.
Le président Alpha Condé en personne, vous en a-t-il parlé?
Lui-même, il le veut. On dit En français, qui ne dit rien consent. Tous ce qui se fait aujourd’hui, est un processus mis en place par lui-même. La meilleure opposition en Afrique, c’est en Guinée parce qu’ils font l’affaire d’Alpha Condé. Moi, si j’étais opposant comme Cellou Dalein Diallo, la force qu’il a, au nom de Dieu, Alpha Condé ne serait aujourd’hui pas à la tête de ce pays.
Soupconnez-vous des manœuvres secretes avec l’opposition, notamment, Cellou Dalein Diallo?
Bien-sûr. À plusieurs occasions, il l’a fait. On a vu lors des élections communales. Quand vous signez des accords avec la mouvance sans tenir compte de la base, cela crée toujours des problèmes. Les P.A qui sont installés, ça fait l’affaire du président Cellou Dalein Diallo et permet au leader de l’UFDG de se reposer. Il était fatigué de sortir. Ses militants veulent le changement, ils veulent finir avec ce système qui veut instaurer l’ethno-stratégie en divisant les Guinéens, et en stigmatisant une ethnie. Mais lorsque celui qui est devant n’a pas la même volonté que la population ça devient compliquer.
Est ce que le PGSDD est prêt à aller aux élections législatives ?
A partir de decembre, on est prêts.
La Ceni a proposé un delai de 235 jours. Vous y croyez ?
La Ceni est devenue plutôt politique que technique. Mais il faut que les commissaires sachent que l’opposition qui est là aujourd’hui n’est pas celle d’hier. Il y a des doublons et des fictifs dans le fichier electoral. En tenant des élections dans ces conditions, tenez-vous bien, que ces personnes seront misent au compte du Rpg. Tous ce qui est fait, c’est pour donner la majorité au Rpg à l’Assemblee Nationale pour que le projet là lorsqu’il sera mis sur la table, afin que le parti au pouvoir puisse rapidement gagner.
Vous êtes d’accords avec vos paires de l’opposition, notamment l’UFDG et l’UFR, qu’il faut assainir le fichier électoral avant d’aller aux élections législatives?
Absolument. Il faut l’assainir, si non, ça ne sert à rien d’aller aux élections. L’audit qui a été fait a démontré que le fichier est corrompu.
Vous êtes un parti jeune, quelle est aujourd’hui l’apport du PGSDD dans les actions du FNDC?
Je suis avec tous les mouvements qui sont contre ce projet de changement de la Constitution. Mais, je ne partage pas forcément la stratégie du FNDC. On peut avoir les mêmes objectifs, et ne pas avoir les mêmes stratégies pour les atteindre.
Aujourd’hui l’objectif que nous visons tous, c’est le refus catégorique du changement de la Constitution. Mais la stratégie sur le terrain, Je peux, ne pas être d’accord avec le Fndc, les Brassards rouges ou Amoulanfe. J’ai participé à deux réunions. Avec le FNDC, où j’ai signalé qu’il faut répondre le coup par le coup.
Pour vous, il faut donc aller à l’affront maintenant contre les promoteurs d’une nouvelle constitution ?
Aujourd’hui, je constate qu’il y a plus d’actions qu’on mène sur les réseaux sociaux que d’actes que nous posons. Les autres, en attendant, posent des actions. C’est une façon de provoquer. Nous refusons de répondre par peur parcequ’on se dit que ce n’est pas le bon moment. Lorsqu’on dit de tenir un meeting ou une manifestation à Bambeto, ont dit non! là-bas il y a les P.A. Si tu n’as pas le courage de mourir pour la liberté, il faut donc l’enlever de ton vocabulaire.
Le participation du Syli à la Can d’Egypte s’est soldée par une cuisante defaite face à l’Algerie en 8e de finale. A qui incombe la responsabilité?
La première responsabilité incombe aux autorités sportives. Cette défaite me rappelle de l’époque de la révolution. Il y a des pratiques que nous constatons aujourd’hui avec le sport dans ce pays qui n’honorent pas. Savez-vous que ces joueurs lorsqu’ils voyagent, ils vont toujours avec des filles. L’hôtel des joueurs en Guinée, c’était l’endroit le moins sécurisé en terme de fréquentations. Les gens venaient n’importe comment. Lorsque tu es dans une compétition de cette envergure, tu a besoin de concentration, de communier avec Dieu parce que tu es un croyant musulman ou chrétien. C’est dommage et malheureux qu’on donne des milliards à des joueurs, alors que les Guinéens vivent dans la pauvreté. Et que des secteurs comme la musique et l’éducation soient à l’abandon. La majeure partie de cette jeunesse vit avec moins de 5.000 Gnf.
Vous êtes d’accord avec le ministre Sanoussy Bantama Sow qu’il faut donc situer les responsabilités ?
Lui-même, il a une responsabilité. À lui seul, il n’a qu’à vous faire le bilan de ceux qui sont partis sous sa charge. Des gens qui n’avaient rien avoir en terme de résultats sur les matchs du Syli National. Être présent dans une délégation, c’est d’avoir un rôle à jouer. Maintenant que la Guinée n’est plus dans la compétition, on s’interroge de ce qu’ils feront avec le montant qui reste.