À Madina, un village situé à 18 km de la sous-préfecture de Mafara, dans la préfecture de Dalaba, l’école primaire fonctionne dans des conditions alarmantes.

Malgré l’engagement de la communauté et la détermination des enseignants, les difficultés s’accumulent : manque criant de matériel pédagogique, pénurie d’enseignants, élèves dépourvus de fournitures scolaires… Le quotidien est rude.

Thierno Hassane Diallo, instituteur en poste depuis 2015, dresse un constat sans détour : « Nous n’avons pas de livres, même pour les enseignants. Dans la classe de 5e année, il n’y a pas de livre de français, ni de calcul. C’est pareil pour les autres classes », déplore-t-il.

Selon lui, cette situation n’est pas isolée. Elle concerne l’ensemble de la sous-préfecture de Mafara, où seulement 12 écoles sur 20 disposent d’enseignants titulaires, les autres étant confiées à des contractuels.

Jusqu’à cette année encore, l’école de Madina fonctionnait sous le régime du multigrade : un seul enseignant pour plusieurs niveaux.

« Certains enfants viennent sans sac, sans cahier. D’autres abandonnent parce qu’ils n’ont aucun soutien. C’est désolant », confie l’enseignant, tout en soulignant les efforts consentis localement pour bâtir un avenir meilleur. Pour lui, Madina a le potentiel d’être un « modèle de développement communautaire».

« Nous voulons former des cadres, voir nos élèves réussir et revenir servir leur communauté », affirme-t-il avec conviction.

Malgré l’ampleur des défis, la volonté de faire changer les choses est palpable. Enseignants, parents et responsables locaux appellent à une prise de conscience des ressortissants et à un appui accru des autorités.

Leur objectif : faire de l’école de Madina un véritable tremplin pour l’avenir de ses enfants.