Maître Cheick Sacko, ancien ministre sous le régime Condé, était l’invité de l’émission les “Grandes Gueules”. Depuis la France, il s’est exprimé sur le travail que fait la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
«La CRIEF me semble-t-il, fait un bon travail mais il faut attendre. Il ne faut pas jeter de prières sur les magistrats. En Guinée, il faut savoir ce qu’on veut. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. On ne peut pas vouloir une justice indépendante et libre et en même temps taper sur cette justice», a laissé entendre l’ancien ministre de la Justice.
Cependant, Me Cheick Sacko souligne que l’ordonnance qui a crée la Cour sur proposition de l’ancienne ministre de la Justice, comporte «beaucoup d’insuffisances.» En guise d’exemples, il énumère : «la chambre d’instructions doit statuer en collégialité en matière de liberté. C’est-à-dire mettre quelqu’un en détention ou le libérer. C’est très important, mais il y a une disposition qui permet au président de contrôler la chambre et statuer seul. Ce qui pose quand-même quelques problèmes. Au parquet spécial il y a trois magistrats, pour cette Cour, c’est insuffisant.»
Néanmoins, Me Cheick Sacko demande aux magistrats de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières: «une intégrité et surtout le sérieux des magistrats dans le traitement des dossiers de façon impartiale, en respectant les actes de procédure, la présomption d’innocence, et l’absence d’immixtion de l’exécutif dans le judiciaire.»