La première victime dans l’affaire du massacre au stade du 28 septembre 2009 a comparu ce mardi à la barre, pour livrer son témoignage suite à la disparition de son jeune frère Elhadj Hassane Bah. Après l’audience de ce mardi 14 février, l’un des avocats de Oury Baïlo Bah, partie civile et deux (2) autres de la défense ont livré leurs analyses à la presse.
Me Hamidou Barry de la partie civile lui, estime que le témoignage de Oury Bailo Bah commence à mettre à nue les contre-vérités de certains accusés et que son passage encouragerait d’autres victimes à parler à la barre.
« C’est le premier témoin de la partie civile qui est intervenu mais son témoignage nous a édifié. Il faut que la défense sache que la partie civile peut aller au-delà du procès-verbal. L’autre observation, tout le monde reconnaît que monsieur Thiégboro Camara, était à l’esplanade du stade, il a même discuté avec les leaders politiques, il avait ses éléments au stade. Ce que la défense doit savoir aussi, ce sont des crimes de masse, il s’agit d’un cas de disparus, d’une centaine de personnes disparues. C’est bien beau qu’ils défendent des accusés c’est leur droit mais les événements du 28 septembre et les jours qui ont suivis relèvent de fait historique du pays », a déclaré l’avocat.
Pour Abdoulaye Keita avocat de l’accusé colonel Moussa Thiégboro Camara mis en cause, ce témoignage n’est en aucun cas une preuve tangible contre son client. Il précise que Oury Bailo Bah n’était pas au stade et toutes ses déclarations reposent sur ce que son frère lui aurait rapportée. « Tout ce que la partie civile a eu à dire, n’est que des informations, c’est son jeune frère qui était au stade qui a trouvé la mort, en principe nous, nous attendons un témoin oculaire qui était au stade, mais c’est pas à Monsieur Bah de donner des suggestions. Nous considérons ces dires comme de simples déclarations. Lui, il n’y était pas, ce ne sont que des informations qui lui ont été remontées. C’est tout », martèle Maitre Keita.
Avec un ton ironique, Me Paul Yomba du pôle d’avocat d’Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, se dit ravi de ce témoignage qui participera à innocenter son client. Il indique que le ministre de la santé de l’époque des faits est maintenant exposé. « L’heure de la vérité vient de sonner, bientôt prédiction qui avait été faite, il y a longtemps que le peuple de Guinée connaîtra ses véritables bourreaux, ceux-là qui ont masqué Toumba, qui l’on revêtu d’un masque qu’il ne mérite pas, il est aujourd’hui exposé là…Vous voyez déjà que le procès est entrain de circonscrire. A l’ouverture de rideaux déjà c’est Moussa Dadis et le ministre de la santé
La gestion des corps est essentielle dans cette affaire. On ne sait pas où sont allés nos frères et sœurs, nos tantes, nos parents. Les gens de toute alliance confondue. Ils ont eu des difficultés à présenter les corps. Il y a des corps présentables. On nous a chiffré 57, mais après toute analyse, c’est une trentaine qui a été livrée, les autres ont été jetés en haute mer et à Faban dans les fosses communes. Le ministre de la santé qui est allé détruire la documentation à l’hôpital Ignace Deen pour que des références soient portées sur, des papiers volant. Et, qui a semblé voler pour Dadis au rang des derniers poids lourds à supporter. »