Le procès du policier l’adjudant-chef Moriba Camara, présumé meurtrier de Thierno Mamadou Diallo lors des émeutes contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe, survenues le 1er juin 2022, s’est poursuivi ce lundi 13 février 2023 au Tribunal de première instance de Dixinn.
A la barre, l’agent de la BAC numéro 1 réitère n’avoir jamais tué, mais reconnaît avoir été le seul à tirer « en l’air » sur l’endroit où le jeune élève a trouvé la mort dans le cyber à Dar Es Salam. Il affirme avoir sauvé cinq personnes qui se trouvaient dans le pick-up en tirant en l’air pour dissuader la foule qui était armée de gourdin. « On était en mission de l’État. Je n’ai pas tué. J’ai tiré les deux sommations en l’air parce que j’étais menacé avec des armes blanches. Ils pouvaient, nous tuer tous, au niveau de Prince, dans le quartier Hamdallaye.
A la question de l’avocat de partie civile Me Alseny Aïssatou Diallo, de savoir si Moriba Camara a des remords suite au décès de Thierno Mamadou Diallo, l’accusé est resté ferme : « Ça me dérange pas dans mon esprit ».
En suite, la défense a sollicité la mise en liberté conditionnelle du prévenu. Une demande qui a vite rejetée par la partie civile et le ministère public « on n’est pas dans une salle de théâtre. Pour quelqu’un qui ose dire ‘’je n’ai pas de remords ‘’, on aura pitié à quelqu’un. Cette demande n’aura jamais lieu. Nous nous opposons à cette demande », a rétorqué le substitut du procureur Mamadou Hady Diallo.
Avant de renvoyer l’audience au 27 février, le président du tribunal Me Ousmane Koumbassa a rejeté la demande de mise en liberté de l’accusé.