La première phase de l’audition du Colonel Moussa Tiégboro Camara s’est t’achevée ce mercredi 12 octobre 2022. L’audience a continué avec le prévenu Marcel Guilavogui, qui a donné sa version des faits et répondu a quelques questions du ministère public.
Il faut rappeler que l’ancien garde rapprochée du capitaine Moussa Dadis Camara, Marcel Guilavogui a été placé en détention provisoire depuis plus de 10 ans. Ce mercredi, le tribunal l’a interrogé sur les faits qui lui sont reprochés.
Selon le prévenus, le 28 septembre 2009, il était au Camp Alpha Yaya Diallo où il y avait la présidence à l’époque. « Je n’ai pas été au stade, le 28 septembre. Je n’ai même pas bougé du Camp. J’étais dans mon bureau dans l’enceinte du régiment à la présidence, au camp Alpha Yaya Diallo», a-t-il expliqué à la barre.
Apparemment, Marcel Guilavogui est fatigué et souffrant à cause de ces dix années de prison. Il a fait son intervention, à la barre sur une chaise. Mais, il ne manque pas d’argument. Il a même répondu au Col Thiégboro Camara qui avait déclaré devant le même tribunal qu’il avait vu Marcel Guilavogui au stade le 28 septembre 2009.
Il s’est même interrogé pourquoi les gens disent qu’ils n’ont vu au stade ? Avant de répondre :« Moi, je n’y étais pas , si le colonel Thiégboro dit qu’il m’avait vu, c’est lui qui sait», martèle le militaire spécialiste des armes lourdes.
Marcel Guilavogui avait-il un alibi?
C’est ce qu’a laissé croire l’ancien garde du corps de Moussa Dadis Camara. En plus de sa version selon laquelle, il était au Camp Alpha Yaya Diallo, il donne des détails qui pourraient jouer en sa faveur, s’ils s’avèrent. Selon ses explications, il avait subi un accident grave, la veille des massacres à Kipé. Dans cet accident, il aurait failli perdre sa langue dont le traitement a nécessité une suture.
«J’étais malade. J’ai fait ma convalescence au camp Alpha Yaya Diallo, parce que mon domicile était là . En effet, à la veille du 28 septembre (2009), j’ai fait un accident à Kipé au courant de laquelle, j’ai failli perdre ma langue […]. J’ai été admis à la clinique Ambroise Paré pour les soins. Ma langue a été complètement coupée, elle a été cousue. Après quatre heures de soins, les médecins m’ont dit de ne pas faire de mouvement, pour que ma langue régénère. C’est ainsi que je suis allé rester dans mon bureau, pour ma convalescence», a-t-il dit.
Par ailleurs, les audiences qui ont l’habitude de durer jusqu’à 21 heures, sont terminées. À la demande du Régisseur de la maison centrale de Conakry, le parquet a demandé désormais au tribunal de suspendre les audiences à partir de 17 heures.
Après cette demande qui a été aussitôt acceptée par le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara a décidé de renvoyer l’audience, jusqu’au lundi 17 octobre prochain.