Dans une déclaration rendue publique ce dimanche 12 février 2023, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a fustigé l’injonction du ministre Charles Wright d’engager des poursuites judiciaires contre le journaliste Mohamed Mara et le PDG du groupe de presse HADAFO média.
Après une réunion organisée à cet effet, le syndicat dit avoir établi qu’un ministre n’a ni le droit, ni le pouvoir d’actionner le procureur lorsqu’il s’estime, visé par des faits d’injure ou de diffamation. Le mouvement syndical s’appuie sur l’article 128 alinéa 4 de la L02 portant sur la liberté de la presse en République de Guinée. L’article 123 indique également l’ordre dans lequel, des poursuites sont engagées en cas de délits de presse. C’est d’abord le directeur de publication, les directeurs de la radio ou de la télévision, les éditeurs des sites et/ou les codirecteurs. Les auteurs expresses sont poursuivables qu’en dernier recours.
Le SPPG estime également que Lamine GUIRASSY, PDG du groupe de presse à laquelle appartient le journaliste, n’est pas poursuivable dans cette affaire. Il faut souligner qu’en matière de délit de presse, c’est le directeur de la radio ou de télévision et non le PDG qu’on peut poursuivre.
Le SSPG rappelle que le ministre « s’est référé maladroitement aux dispositions du code pénal », à la place de la loi L02.
Ainsi, le bureau exécutif du syndicat des professionnels de la presse de Guinée a pris les décisions suivantes :
1- Le syndicat demande à camarade Mohamed MARA de ne pas répondre à une convocation qui lui serait adressée sur la base de ces injonctions à la fois illégales et provocatrices ;
2- Au cas où le procureur du tribunal de Mafanco décidait d’exécuter ces instructions honteuses, d’appeler tous les professionnels de médias à une marche blanche qui ira de la place des martyrs au rond-point du port autonome de Conakry pour aboutir à la devanture du ministère de la justice où nous irons protester contre les agissements liberticides de Charles Wright dont la carrière est malheureusement assombrie par ses multiples décisions illégales contre la liberté de la presse ;
3- Au cas où le camarade Mohamed MARA portait plainte contre le ministre Charles pour abus de pouvoir, de nous constituer partie civile derrière son action judiciaire.
Le syndicat note enfin, qu’au nom de la transparence et du principe de redevabilité, il serait plus simple et moins coûteux au garde des Sceaux, de justifier les montants utilisés pour sa récente tournée à l’intérieur du pays que de gaspiller illégalement et inutilement son énergie en usant des moyens de l’État pour poursuivre désespérément un journaliste.