Un camion de médicaments a été intercepté par les Services spéciaux et la gendarmerie ce jeudi 12 janvier 2023, à Madina, dans le plus grand marché de Conakry. Les agents décident d’accepter la corruption au détriment de la loi et libèrent le propriétaire.
La vente des médicaments est interdite en Guinée pour les non-professionnels depuis le 15 septembre 2022. Par conséquent, la vente, la possession et la distribution des médicaments par des personnes non autorisées constituent des infractions à la loi pénale.
Ce jeudi, en plein jour (14h30′), une équipe des Services spéciaux et une autre de la gendarmerie ont simultanément intercepté un camion chargé de médicaments à Madina (Boussoura). Ce sont les Services spéciaux qui sont arrivés sur les lieux en première position. Ils sont rejoints quelques instants après par une équipe de la gendarmerie.
Il faut dire qu’ils n’ont pas voulu livrer les produits et le propriétaire aux autorités judiciaires. Ils ont utilisé la stratégie connue de tous les guinéens : « la négociation ». En Guinée, cette expression est utilisée pour ne pas dire « la corruption ».
C’est là qu’une altercation a commencé. Les gendarmes arrivés en seconde position exigent leur part de gâteau. Il tape le point pour les Services spéciaux, le camion ne sortira pas tant qu’ils n’ont pas ce qu’ils demandent. Les négociations reprennent entre les parties (propriétaire, gendarmes et agents des services spéciaux). Ils se comprennent finalement et l’incident est clos. Personne n’a vu l’autre et qu’il s’agisse des faux médicaments ou non, ils n’en ont rien à foutre.
Cette pratique n’est pas à sa première fois et sera pas non plus la dernière. Les agents préfèrent l’argent à la loi. Il y a juste quelques jours, des policiers avaient aussi intercepté un charretier qui transportait des cartons contenant des médicaments, juste à quelques mètres de cet endroit. De négociation en négociation, ces derniers ont fini par libérer le monsieur et empocher de l’argent.
La scène d’aujourd’hui, a été filmée par un commerçant et dans la vidéo on peut bien identifier certains gendarmes. Seuls les agents des Services spéciaux ne sont pas identifiables, puisqu’eux, ils étaient en cagoule.