Elle voulait devenir journaliste, mais Hadja Adama Diallo n’a pas pu continuer les études faute de moyens. Après 2 échecs au Bepc, elle abandonne l’école et apprend la couture. Elle finit par se lancer dans l’agriculture. Ça lui réussit bien, confie-t-elle, en dépit de quelques difficultés.
Hadja Adama est née dans la sous-préfecture de Tolo, relevant de la préfecture de Mamou en Moyenne Guinée. Issue d’une famille modeste, elle n’a pu étudier que jusqu’en 10e année. «Depuis toute petite, je rêvais d’être journaliste. C’est pourquoi, je me suis beaucoup intéressée aux cours de français. Je pouvais manquer tous les cours sauf le français. Le journalisme me passionne toujours. Lorsque je voyais les présentateurs à la télévision nationale comme Aya Diawara, Maxime Pop, Abdel Sylla, Fallilou Diallo, cela m’attirait énormément. Être journaliste me plaît beaucoup. Quand j’étais petite, je me voyais un jour tenir le micro et parler à la télévision. Hélas! Vu que mes parents n’avaient plus les moyens pour financer mes études, j’ai vu mon rêve de devenir journaliste se briser et j’ai fini par abandonner l’école et apprendre la couture».
Elle a passé 3 ans dans l’apprentissage de la couture. Période au cours de laquelle, de temps en temps, elle partait aider ses parents dans le jardin. Elle s’y habitue et finalement s’investit. «Les gens me découragent de pratiquer l’agriculture, pour eux, c’est la couture qui me va mieux. Lorsqu’ils voient que j’ai publié mes photos en étant dans mon potager, ils se moquent de moi surtout mes camarades filles, pour elles c’est honteux de faire ça. Mais je ne les écoute pas parce que, l’agriculture est devenu un métier qui me tient de plus à cœur».
La difficulté d’accès au financement constitue un frein à l’entrepreneuriat féminin. S’investir dans un projet agricole est toujours plus difficile pour la femme quand en parallèle, elle doit jongler avec les affaires sociales, la gestion du foyer.
Aujourd’hui, Hadja Adama Diallo rêve de passer le concours d’entrée à l’Ecole Nationale de l’Agriculture et de l’Elevage (ENAE) de Mamou. Mais elle est confrontée à un problème. «J’y ai déposé mes dossiers pour étudier et comprendre l’agriculture. Je souhaite être une référence dans la culture de tomates, aubergines, piments en Afrique pourquoi pas dans le monde. (…) J’ai besoin d’énormes outils de travail. Après la saison pluvieuse, je n’aurai pas assez d’eau pour travailler, donc j’aurai besoin d’une moto pompe, fientes, engrais pour pouvoir travailler. Les animaux nous fatiguent beaucoup aussi. Nous n’avons pas les moyens de construire une clôture. C’est pourquoi, les animaux sautent par-dessus l’enclos pour détruire nos plantations ».
Pour relever le défi, la jeune dame sollicite l’aide des personnes de bonne volonté et de l’État pour pouvoir cumuler ses études et la gestion de son potager.