Le décret pris mercredi dernier par le président de la transition portant missions et organisation des conseils de quartier et de districts continue d’alimenter les débats au sein de la sphère politique. Le président du parti Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD), Pépé Francis Haba, ne voit du mal en cela, mais souligne que “le décret est mort né”.
Interrogé ce vendredi 11 août 2023 sur la question, par nos confrères de Fim Fm, le président de l’UGDD estime que la décision ne pose aucun problème. L’important pour cet acteur politique c’est le rôle que les conseils du quartier et des districts, pourrait jouer dans le développement de leurs localités respectives.
” Moi dans le fond, l’idée où les chefs de quartier et les présidents des districts sont nommés hiérarchiquement par les sous-préfets, les préfets et les gouverneurs n’est pas très mauvaise. Nous, ça nous pose aucun problème, l’essentiel qu’ils aient des missions spécifiques. Donc s’ils obéissent à une feuille de route qui contribue au développement social et économique de notre pays et qu’ils ne soient pas des agents de la fraude électorale, moi ça ne me pause aucun problème. De toute façon, au temps de Lansana Condé les chefs de quartier et les présidents des districts étaient globalement nommés “, a soutenu Pépé Françis Haba.
Par ailleurs, Pépé Francis Haba souligne que les acteurs politiques qui sont contre le contenu de ce décret peuvent intenter une procédure judiciaire pour son annulation ou sa suspension. Il precise qu’il existe une loi électorale que prévoit cependant l’élection des membres du conseil de quartier et de district. Ainsi, en s’appuyant sur la hiérarchie des normes, Monsieur Haba pense que le décret est “mort né”.
” Cependant, le décret peut se heurter à deux problèmes majeurs. Le premier c’est qu’il y a une loi électorale, qui prévoit que les chefs de quartier et les présidents de district doivent être élus au prorata des scores obtenus par chaque formation politique et donc étant donné qu’on est dans un état de droit et que les normes sont hiérarchiquement faites de façon à garantir leur applicabilité donc la loi est au-dessus du décret. Le décret ne peut pas abroger la loi, c’est dire que : c’est un décret mort né. La deuxième chose est que la justice peut s’autosaisir du dossier pour suspendre le décret, tout comme les acteurs politiques qui sont contre la décision ” a-t-il dit.
Pour finir, le leader de UGDD aurait souhaité que les autorités de la transition proposent cela sur la table du cadre de dialogue.
” Le CNRD et le gouvernement auraient dû proposer ou alors mettre sur la table des forces vives au niveau du dialogue pour que les gens puissent en discuter et pour qu’une meilleure décision soit prise” a-t-il conclu.